Les Misérables

Réalisé par Ladj Ly et sorti le 20 novembre 2019.

5 prix à Cannes dont le Prix du Jury et représentera la France pour Les Oscars 2020 dans la catégorie du meilleur film international.

Le titre du roman de Victor Hugo n’est pas choisi pas hasard quand nous savons les liens entre la ville de Montfermeil (93047) et l’auteur. Il n’est non plus utilisé par opportunisme, car le réalisateur montre bien, dans son premier film, la pauvreté des habitants du quartier « Des Bosquets ». Ceci est bien résumé dans le dossier pédagogique réalisé par leur distributeur Le Pacte:

[…] le film de Ladj Ly n’en est pas moins hugolien dans son ambition de saisir à bras le corps la France d’aujourd’hui et d’ausculter ses « misères » (titre initialement envisagé par Hugo). En suivant la journée d’un trio de policiers de la BAC patrouillant dans la cité des Bosquets de Montfermeil, Les Misérables montre la fragilité du lien social gangréné par la pauvreté, le désengagement de l’État, le racisme et le communautarisme…

La grande réussite du film (saluée par un Prix du Jury au dernier Festival de Cannes) est de ne jamais sacrifier à son indéniable souffle narratif (le film est haletant de bout en bout) la complexité du réel : le film prend le temps de donner une épaisseur à ses personnages et de montrer que, comme le disait Jean Renoir, « chacun a ses raisons ».

Nous suivons Damien, qui débarque de Cherbourg, dans sa première journée avec ses nouveaux collègues de la BAC. Le premier, Chris, utilise son pouvoir a mauvais escient, comme le démontre ses scènes de colères, de racismes et de comportement pervers. Concernant le second, nommé Gwada par Chris, nous comprenons vite qu’il est perdu dans son métier.

Pour reprendre la fin de la citation ci-dessus, chacun semble avoir des raisons de se méfier des autres. Le film présente une réelle tension. Tout d’abord, du côté de la BAC la tension est présente dès le début. Elle va monter d’un cran quand ils apprennent qu’un lionceau à été volé à des forains (la fameuse famille Lopez). Puis encore une fois quand un des trois protagonistes tire sur un enfant et qu’ils ont été filmés par un drone. Toutes les scènes avec les enfants sont violentes pour dénoncer la manière dont la BAC agit dans les cités. Suite à cette action, la tension monte maintenant du côté des jeunes et de ceux qui tiennent le quartier. La tension est à son comble à la fin du film où le réalisateur nous laisse sur une fin ouverte très éprouvante.

En plus de décrire une journée dans la peau de la BAC dans un quartier difficile, le réalisateur expose les actes de vengeances des jeunes de la cité face à tous les adultes qui les malmènent.

Tous les pronoms ici sont délibérément masculins. Il y a très peu de femmes dans ce film. Elles ont souvent qu’une seule scène de dialogue et ne reviennent plus par la suite. Pourtant ces scènes permettent de montrer deux choses.

La première est la manière dont la BAC se comportent avec elles. Un passage fort du film est: le contrôle effectué par Chris de trois jeunes filles à un arrêt de bus. Il abuse de son statut d’homme adulte et du statut de son métier face à des adolescentes non-blanches qui fumaient un joint. Il commence notamment à réaliser une fouille au corps sur une des trois, et lui spécifier « qu’on est en état d’urgence, je pourrai te mettre un doigt dans le cul si j’en ai envie ». Il les insulte et casse leur téléphone pour continuer à les violenter sous le regard effaré de Damien.

Le deuxième aspect qui est présenté dans ce film, est que ce quartier est un territoire d’homme. Les femmes ne sont pas présentes dans les prises de décisions pour essayer de dénouer l’affaire du drone ou du lionceau. Ce ne sont pas elles qui « tiennent » la quartier. Elles sont aussi dans un mimétisme des comportements des hommes, comme nous pouvons le constater quand trois jeunes filles viennent faire du chantage au propriétaire du drone qui les filmaient chez elles.

Pour finir cet article voici une autre citation du dossier pédagogique où le réalisateur Ladj Ly explique la genèse du film. Une fois de plus, je vous invite fortement à voir ce film.

Tout ce qui est dedans est basé sur des choses vécues : la liesse de la Coupe du monde évidemment, l’arrivée du nouveau flic dans le quartier, l’histoire du drone… Pendant cinq ans, avec ma caméra, je filmais tout ce qui se passait dans le quartier, et surtout les flics, je faisais du « copwatch ». Dès qu’ils débarquaient, je prenais ma caméra et je les filmais, jusqu’au jour où j’ai capté une vraie bavure. Dans le film, l’histoire du vol du lionceau déclenchant la colère des Gitans propriétaires du cirque est également vécue… J’ai
voulu montrer toute la diversité incroyable qui fait la vie des quartiers.

Citation: Dossier Pédagogique Le Pacte Image: Le Pacte et Allociné Vidéo: Youtube.

Toy Story 4

Réalisé par Josh Cooley, en salle le 26 juin 2019.

Est-ce que j’ai pensé que ce quatrième volet n’était pas nécessaire ? Oui ! Est-ce que je l’ai trouvé réussis et intéressant ? Oui ! Si vous aimez qu’un tant soit peu cette saga, je vous conseille de courir en salle à sa sortie, mercredi 26 juin 2019. Cela tombe bien nous serons en pleine canicule et les salles de cinéma sont très souvent ventilées. Je vais vous donner mon avis sur ce film en essayant de ne pas trop vous spoiler. Je précise que j’ai été le voir en français pour une fois, et non en VO. Je suis née la même année que la sortie du premier – ça claque hein- et je suis donc habitué aux voix françaises. Le doublage des nouveaux personnages est aussi très bons !

Comme à mon habitude, je vous inclus un résumé du film (allociné) :

Woody a toujours privilégié la joie et le bien-être de ses jeunes propriétaires – Andy puis Bonnie – et de ses compagnons, n’hésitant pas à prendre tous les risques pour eux, aussi inconsidérés soient-ils. L’arrivée de Forky un nouveau jouet qui ne veut pas en être un dans la chambre de Bonnie met toute la petite bande en émoi. C’est le début d’une grande aventure et d’un extraordinaire voyage pour Woody et ses amis. Le cowboy va découvrir à quel point le monde peut être vaste pour un jouet…

Pour moi et pour d’autres, la fin du troisième était suffisante, avec une belle fin logique et émouvante. Cela abordait déjà le passage à l’âge adulte, avec Andy qui rentre à l’université et donne ces jouets à Bonnie. Elle avait déjà rencontré Woody un peu plus tôt dans ce troisième film. Ce quatrième volet continue dans cette idée, mais en mettant sur le devant de la scène l’amitié et l’ amour qui évoluent lorsque nous grandissons. C’est une situation dans laquelle se trouvent les personnages pendant ce film.

Ils se questionnent aussi plus profondément sur ce que signifie : être un jouet pour enfant. Quels sont les critères qui peuvent aider à être, oui ou non, considéré comme un jouet. Les personnages n’ont pas tous la même définition, ce qui donne des belles scènes de dialogues et d’actions.

Pour rester avec les personnages, chaque film en apporte de nouveaux, surtout chez les jouets. Nous avons ici le retour de Bo la bergère et ses brebis BE-BOP-LOULA, mais aussi Fourchette, Gaby Gaby, Duke Kaboum, les inséparables Ducky et Bunny et j’en passe. Ils amènent tous des éléments importants pour le dénouement de l’histoire, et encore une fois des réflexions sur ce qu’est être un jouet. Les anciens personnages sont moins présents, mais ils ne sont pas pour autant oubliés, comme Buzz l’éclair et Jessie qui ont de bonnes scènes d’actions ou qui aident les autres personnages.

Les personnages féminins sont de mieux en mieux écrits, notamment avec BO et Gaby Gaby qui ont chacune une personnalité différente, et qui contrastent aussi avec les autres jouets féminins. Elles font toutes preuves de courages dans différents domaines, et sont prêtes à s’aider malgré leurs différents. Je suis contente d’avoir à l’écran des personnages féminins principaux et secondaires qui sont là pour faire avancer les actions et non pas juste rajouter une présence féminine pour des héros masculins.

Enfin, le scénario est porté par une image de synthèse qui challenge les prochains films d’animations. En effet, sortir des maisons et de l’école implique de nouvelles couleurs, de nouvelles ambiances et textures. Le fait de se retrouver dans un magasin d’occasions avec des poupées de cires et non de plastiques par exemple, demande déjà d’autres techniques d’animations, sauf si des experts me disent le contraire. Les lumières dites artificielles – venant d’ampoules- sont aussi très importantes notamment pour retranscrire l’ambiance nocturne de la fête foraine, comme vous pouvez le voir sur l’affiche en début d’article.

Pour finir, ma passion pour les films Disney-Pixar m’a donc poussé à aller voir ce film, qui passait en avant première dans les Gaumont-Pathé pour leur « Grande journée des enfants ». J’en ressort contente, car encore une fois le scénario et les traitements des personnages sont bons. Cela finit sur une fin émouvante et ouverte, qui donne de l’espoir pour tous nos personnages. Maintenant, que j’ai pu visionner ce bijou d’animation, j’attends de voir la nouvelle version du Roi Lion.

En attendant, on se retrouve « Vers l’infini et au delà ».

 

Crédit: allociné, youtube.