La trilogie: High School Musical.

Relive the Magic of High School Musical With These Throwback Photos

Cet article aurait dû sortir plus tôt, mais mon quotidien de jeune professeure des écoles parisienne fut bien chamboulé ces derniers temps. Cela reste une trilogie qui sent bon l’été, et il n’est pas incohérent de publier mon analyse en ce début de vacances scolaires.

La plateforme Disney+ est arrivée pendant le confinement, et qu’elle plaise beaucoup ou peu-j’ai été finalement un peu déçu, mais passons- la plateforme a permis de se replonger dans des vieux films ou ceux de notre jeunesse. C’est donc un peu ému que j’ai revu le film du début de mon adolescence et ces suites. Les deux premiers téléfilms sont sorti sur Disney Channel en 2006, puis 2007 et le dernier film fût projeté en salle de cinéma en 2008. Les trois films ont été réalisés par Kenny Ortega (Hocus Pocus, les films Descendants), qui a notamment travaillé avec Michael Jackson, Gloria Estephan, Cher, Madona, ou encore Elton John. Il est aidé par Peter Barsocchini.

Pour vous contextualiser les films, ils ont été réalisés à la même époque que La vie de Palace de Zac et Cody et Hannah Montana. Soit l’âge d’or de Disney Chanel pour ceux et celle qui sont né comme moi au milieu des années 90, je sais mon avis n’est absolument pas objectif ! Petite anecdote, Miley Cyrus fait un caméo à la fin du deuxième film de la trilogie, regardez bien dans la piscine…

TANT DE NOSTALGIE !!! - DISNEY CHANNEL C'ÉTAIT MIEUX AVANT ! - YouTube

Dans cet article, je vais tenter d’aller un peu plus loin que mon simple souvenir d’adolescente, et d’avoir un regard plus critique sur cette trilogie. À l’époque où est sortie cette trilogie, j’avais entre 11 et 13 ans. Je sais que je la regardais plus pour les personnages masculins que les personnages féminins. Chè.r.e.s lecteur.trice.s, qui n’a jamais craqué.e.s pour Troy et/ou Chad ? Le côté musical m’attirait aussi beaucoup à une époque où je regardais en boucle : Grease, West Side Story, ou encore la Mélodie du Bonheur.

Il y avait bien 6 à 8 ans que je n’avais pas regardé ces films. Avec le recul, je me rends compte que les personnages féminins sont assez effacés. Je trouve que nous voyons plus Chad (Corbin Blue) que Gabriella (Vanessa Hudgens). Même si cela reste une trilogie de film romantique, ils sont aussi une ode à la fraternité et à la masculinité, comme nous le montre les chansons autour du basket ou la chanson « The boy are back », dans le troisième volet. Cette séquence digne d’un vidéo clip est emprunt de nostalgie, mais est aussi pleine d’injonctions sur ce que doit être un homme. Attention, je ne pousse pas à l’extrême, en disant qu’il s’agit de masculinité toxique. Le scénario est écrit pour être centré sur des jeunes adolescents et les interrogations sur la masculinité. Surtout, les masculinités et la masculinité toxique n’étaient pas autant approfondies que maintenant.

Nous ne devons pas oublier que ces films ont été tourné au milieu et à la fin des années 2000, et que nous sommes sur Disney Channel. Un monde d’ado, assez blanc et très hétéro, fantasmé par le puritanisme. Où des adolescents de 17 ans mettent deux films de plus d’une heure trente – soit quasiment un an dans la timeline- pour se pécho et encore cela ne dépasse pas les baisers chastes.

Nous avons surtout dans cette trilogie, l’évolution des personnages masculins. Enfin l’évolution…

Les films évoluent en qualité chorégraphique, mais les seuls personnages qui semblent gagner en maturité sont Troy Bolton (Zac Efron) et Ryan Evans (Lucas Grabeel). Troy se retrouve à devoir choisir entre la notoriété et ses ami.e.s, entre le basket et la scène. C’est à dire entre plusieurs universités dans le dernier volet. Cela donne des chansons et chorégraphies plutôt intéressantes comme « Bet on it » dans le deuxième volet et « Scream » dans le troisième. Ryan Evans va de plus en plus s’affirmer dans son talent de danseur et de chorégraphe, en réalisant par exemple le spectacle dans le dernier film. Il s’émancipe de sa soeur Sherpay (Asheley Tisdale) pour poursuivre ses rêves. Je trouve intéressante cette inversion de rôle, car ici, c’est le personnage masculin qui sert de faire-valoir.

Sharpay Warm Up GIF - Sharpay WarmUp High GIFs

Pour passer à présent aux personnages féminins, je trouve que Sherpay Evans est la plus intéressante. Même si elle reste dans le cliché de la blonde méchante et quelque peu stupide, ressemblant parfois à Paris Hilton ou parfois à Lady Gaga ou Kesha, je trouve que c’est le personnage féminin avec le plus de relief et d’énergie. Ces chansons en solo ou en duo sont hilarante et plus travaillé que les passages de Gabriella. Je pense notamment à « Bop to the top » dans le premier film, « Fabulous » et « humuhumukunukunuapua’a » dans le second et « I want it all » dans le dernier.

Elle fait partie de ces personnages clichés des teen-movies que nous adorons détester, comme Régina George dans Lolita malgré moi. Sherpay est un personnage qui sait ce qu’elle veut dès le début. Elle veut la gloire, chanter, être sur scène, en faire carrière. Ah oui, sortir avec le mec le plus populaire, ici Troy Bolton, pour être élu reine du bal. Pour résumer, pleins d’aspects souvent plébiscités chez les hommes. Ils doivent avoir de l’ambition et surtout écraser la concurrence par tous les moyens. Ce qui peut mettre dans la tête des jeunes filles que si tu donnes tout pour y arriver, tu devras forcement faire ou dire des choses méchantes, devenir une mauvaise personne.

Regina George GIF - RachelMcAdams Blonde Kiss GIFs

Je ne dis pas que les autres personnages féminins du film n’ont pas de caractères ou d’ambitions, bien au contraire. Je pense par exemple à Kelsi (Olesya Rulin) la pianiste, Martha (Kaysee Stron) qui rêve de danser et la superbe madame Darbus (Alyson Reed), qui est leur professeur de théâtre pendant les trois volets. Mais le scénario se fait beaucoup plus discret sur leurs succès. Il va rester trois secondes chronos sur la victoire du club de Science de Gabriella et Taylor (Monique Coleman) font partie, mais les Wilds Cats sont célébrés en chanson pendant toute la trilogie.

Pour rester sur le personnage de Gabriella, même si c’est un petit génie comme il est dit, et qu’il est notable de la présenter dans un club de science, elle va quand même à l’université qui lui est assigné par sa mère dès la naissance. Elle ira à Standfort faire du droit. Je conçois que le droit reste un milieu assez masculin. Il aurait été plaisant de la laisser hésiter avec une fac scientifique, dans une socité, qui encore plus à l’époque, où les jeunes filles sont peu poussées vers ces carrières. Gabriella a aussi peu de relief, de mon point de vu, si je l’a compare par exemple à Sherpay ou madame Darbus. Un des seuls moments où Gabriella semble se réveiller et prendre une décision, est quand elle décide de rester encore un an dans leur ville pour rester proche de Troy. Ce qui donne l’impression qu’elle cherche la facilité. J’admets que le cas des étudiant.e.s et couples qui se forment au lycée aux Etats-Unis est plus compliqué. Les facs sont souvent à des milliers de kilomètres l’une de l’autre, je peux donc quand même comprendre un peu son hésitation. C’est Troy qui l’a fait changé d’avis, dans ce que je pourrai qualifier de geste le plus féministe du film. Il demande d’accomplir ses rêves, même si je dirai le destin qui lui a été tracé, et d’aller dans cette fac. Cela va d’ailleurs tourner aux désavantages de Troy, car elle ne va plus vouloir revenir ensuite. C’est aussi Troy qui va changer ses plans d’avenir en choisissant d’être dans une université plus proche de celle de Gabriella. Enfin aussi, parce qu’elle allie le Basket et les Arts.

Malgré cette fin de troisième volet plutôt à l’avantage de Gabriella, je trouve qu’elle est souvent utilisée comme faire -valoir, un détail pour pimenter la vie de Troy. Les films tournent essentiellement autour de lui, et selon moi le second personnage du film est Sherpay et non pas Gabriella. Je trouve que cette dernière est juste un prétexte pour déclencher la passion de Troy pour la scène et de le faire douter.

Je suis assez dur avec les personnages féminins, mais malheureusement le scénario ne leur laisse pas beaucoup de place. Je pense par exemple aux mères des personnages qui apparaissent peu et dans des scènes pas toujours flatteuses. De manière générale, les personnages féminins de la trilogie sont peu ou mal écrit, ou sont des clichés ambulants -les hommes aussi, je sais- qui ne poussent pas les femmes à vouloir se dépasser.

Malgré mes critiques et analyses, j’ai été contente de me replonger dans cette trilogie. Je me suis rendu compte que certaines scènes ou airs étaient toujours dans un coin de ma tête. C’est aussi un bon témoignage du type de film qui pouvaient être produit dans les années 2000 aux États-Unis. Je précise le lieu, car en 2007, année du second volet, sortait la série Skins, de Jamie Brittain et Bryan Elsley, tournée et produite en Angleterre avec un casting anglais. C’est une série beaucoup plus sombre sur le quotidien des adolescents et avec des personnages féminins plus complexes. La série Sex Education -moins trash certes, mais dans la même idée- pourrait en être sa petite soeur.

Si vous aimez l’ambiance lycée, romance et comédie musicale, je ne peux que vous conseiller de voir ou revoir la série Glee, diffusée un an après le dernier High School Musical. Bien qu’il y ait des défauts de traitements de certains sujets et que beaucoup de scandales viennent entacher cette série, elle aborde des sujets importants, comme la grossesse chez les adolescentes, la mort et l’adoption dès la première saison. Même si la dernière saison est celle de trop, les personnages évoluent au fil de la série, chose qui -encore une fois- est peu visible dans la trilogie High School Musical. Toutes les séries sont disponibles sur Netflix, et une série High School Musical est disponible sur Disney +, mais je ne l’ai pas encore regardée.

Glee

Je clos cet article en vous conseillant dans regarder la vidéo de Zoétrope (lien à la fin de l’article) sur les teen movies, qui donnent énormément d’explications claires sur ce genre. J’espère que cette analyse vous a plus et qu’elle n’a pas trop cassé de mythe !

N’hésitez pas à me laisser un commentaire ou à me suivre sur les réseaux @cinemaetquotidien.

Bonne fin de semaine !

Un trailer bien moche dans la qualité de l’image, pas du tout officiel je pense, mais qui donne un bon aperçu du film, à la différence d’autres trailers.

Vidéos: Zoetrope, puis les bandes annonces des trois films. Toutes les vidéos de cet article viennent de youtube. Images: la photo de Disney Channel vient d’une miniature d’une vidéo youtube « tant de nostalgie!!!- Disney Channel, c’était mieux avant ! Les Gifts viennent de Tenor.

Jojo Rabbit

Réalisé par Taika Waititi, sorti le 29 janvier 2020

Je profite de mon premier week-end de vacances scolaires pour retourner au cinéma. J’attendais ce film avec impatience au vue du sujet et de l’humour perçut dans les bandes-annonces. Voici le résumé proposé par le site allociné:

Jojo est un petit allemand solitaire. Sa vision du monde est mise à l’épreuve quand il découvre que sa mère cache une jeune fille juive dans leur grenier. Avec la seule aide de son ami aussi grotesque qu’imaginaire, Adolf Hitler, Jojo va devoir faire face à son nationalisme aveugle.

Celles et ceux qui me lisent régulièrement ou me connaissent seront que j’apprécie énormément cette période historique. Le vingtième siècle me fascine justement par la question du nationalisme qui s’est développé dans plusieurs pays d’Europe, ce qui a mené au second conflit mondial, pour faire court. Souvent, les films de guerre montrent les rouages militaires et politiques, mais peu l’embrigadement de la population, et surtout des enfants.

Jojo a dix et souhaite être un des plus proche collaborateur du Führer. A tel point, que le dictateur lui apparaît dans chaque situation difficile. Bien que cela ne soit pas le nœud du film, cet envie d’être proche d’Hitler découle de l’éducation que lui a donné la société allemande, et l’école à partir de 1933. Le film commence avec un week-end chez les jeunesses Hitlériennes, où leurs supérieurs leurs disent clairement que les garçons sont là pour apprendre à ce battre et aux filles à tomber enceinte. Tout cela est amené avec humour, mais n’en cache pas moins un message important qui est l’éducation des prochaines générations, question que je trouve très importante dans une ère post Me Too. Apprendre aux garçons à être des prédateurs et aux filles à être dociles n’aident personnes. Une scène que je trouve très forte est la libération ou l’attaque -cela dépend du point de vue des personnages et de l’histoire des pays- de la ville. Les enfants des jeunesses Hitlériennes sont en premières lignes en chair à canon.

Le film porte aussi sur la relation entre Jojo qui se considère comme un nazi et une jeune fille juive. Je trouve que cette dernière a un personnage bien écrit. Elle est loin des clichés de la jeune fille juive apeuré et sans défense. Elle va toute suite prendre le dessus sur Jojo et aura des scènes de bravoures non négligeables. Il y a peu de femmes dans ce film, mais je me paraisse toutes intéressantes et qui sortent un peu des clichés des femmes pendant la guerre.

Je vous conseille donc d’aller voir ce film pour ces acteurs.trices, son histoire, son humour et son message. Attention des moments restent assez dur pour des enfants.

Les Misérables

Réalisé par Ladj Ly et sorti le 20 novembre 2019.

5 prix à Cannes dont le Prix du Jury et représentera la France pour Les Oscars 2020 dans la catégorie du meilleur film international.

Le titre du roman de Victor Hugo n’est pas choisi pas hasard quand nous savons les liens entre la ville de Montfermeil (93047) et l’auteur. Il n’est non plus utilisé par opportunisme, car le réalisateur montre bien, dans son premier film, la pauvreté des habitants du quartier « Des Bosquets ». Ceci est bien résumé dans le dossier pédagogique réalisé par leur distributeur Le Pacte:

[…] le film de Ladj Ly n’en est pas moins hugolien dans son ambition de saisir à bras le corps la France d’aujourd’hui et d’ausculter ses « misères » (titre initialement envisagé par Hugo). En suivant la journée d’un trio de policiers de la BAC patrouillant dans la cité des Bosquets de Montfermeil, Les Misérables montre la fragilité du lien social gangréné par la pauvreté, le désengagement de l’État, le racisme et le communautarisme…

La grande réussite du film (saluée par un Prix du Jury au dernier Festival de Cannes) est de ne jamais sacrifier à son indéniable souffle narratif (le film est haletant de bout en bout) la complexité du réel : le film prend le temps de donner une épaisseur à ses personnages et de montrer que, comme le disait Jean Renoir, « chacun a ses raisons ».

Nous suivons Damien, qui débarque de Cherbourg, dans sa première journée avec ses nouveaux collègues de la BAC. Le premier, Chris, utilise son pouvoir a mauvais escient, comme le démontre ses scènes de colères, de racismes et de comportement pervers. Concernant le second, nommé Gwada par Chris, nous comprenons vite qu’il est perdu dans son métier.

Pour reprendre la fin de la citation ci-dessus, chacun semble avoir des raisons de se méfier des autres. Le film présente une réelle tension. Tout d’abord, du côté de la BAC la tension est présente dès le début. Elle va monter d’un cran quand ils apprennent qu’un lionceau à été volé à des forains (la fameuse famille Lopez). Puis encore une fois quand un des trois protagonistes tire sur un enfant et qu’ils ont été filmés par un drone. Toutes les scènes avec les enfants sont violentes pour dénoncer la manière dont la BAC agit dans les cités. Suite à cette action, la tension monte maintenant du côté des jeunes et de ceux qui tiennent le quartier. La tension est à son comble à la fin du film où le réalisateur nous laisse sur une fin ouverte très éprouvante.

En plus de décrire une journée dans la peau de la BAC dans un quartier difficile, le réalisateur expose les actes de vengeances des jeunes de la cité face à tous les adultes qui les malmènent.

Tous les pronoms ici sont délibérément masculins. Il y a très peu de femmes dans ce film. Elles ont souvent qu’une seule scène de dialogue et ne reviennent plus par la suite. Pourtant ces scènes permettent de montrer deux choses.

La première est la manière dont la BAC se comportent avec elles. Un passage fort du film est: le contrôle effectué par Chris de trois jeunes filles à un arrêt de bus. Il abuse de son statut d’homme adulte et du statut de son métier face à des adolescentes non-blanches qui fumaient un joint. Il commence notamment à réaliser une fouille au corps sur une des trois, et lui spécifier « qu’on est en état d’urgence, je pourrai te mettre un doigt dans le cul si j’en ai envie ». Il les insulte et casse leur téléphone pour continuer à les violenter sous le regard effaré de Damien.

Le deuxième aspect qui est présenté dans ce film, est que ce quartier est un territoire d’homme. Les femmes ne sont pas présentes dans les prises de décisions pour essayer de dénouer l’affaire du drone ou du lionceau. Ce ne sont pas elles qui « tiennent » la quartier. Elles sont aussi dans un mimétisme des comportements des hommes, comme nous pouvons le constater quand trois jeunes filles viennent faire du chantage au propriétaire du drone qui les filmaient chez elles.

Pour finir cet article voici une autre citation du dossier pédagogique où le réalisateur Ladj Ly explique la genèse du film. Une fois de plus, je vous invite fortement à voir ce film.

Tout ce qui est dedans est basé sur des choses vécues : la liesse de la Coupe du monde évidemment, l’arrivée du nouveau flic dans le quartier, l’histoire du drone… Pendant cinq ans, avec ma caméra, je filmais tout ce qui se passait dans le quartier, et surtout les flics, je faisais du « copwatch ». Dès qu’ils débarquaient, je prenais ma caméra et je les filmais, jusqu’au jour où j’ai capté une vraie bavure. Dans le film, l’histoire du vol du lionceau déclenchant la colère des Gitans propriétaires du cirque est également vécue… J’ai
voulu montrer toute la diversité incroyable qui fait la vie des quartiers.

Citation: Dossier Pédagogique Le Pacte Image: Le Pacte et Allociné Vidéo: Youtube.

Abominable

Réalisé par Jill Culton et Todd Wilderman, sorti le 23 octobre 2019

Je continue mes articles sur les films d’octobre avec un joli film d’animation. Le nouveau Dreamworks est vraiment très bon et tout public, comme à leurs habitudes.

Tout commence sur le toit d’un immeuble à Shanghai, avec l’improbable renconte d’une jeune adolescente, l’intrépide Yi, avec un jeune Yeti. La jeune fille et ses amis Jin et Peng vont tenter de ramener chez lui celui qu’ils appellent désormais Everest, leur nouvel et étrange ami, afin qu’il puisse retrouver sa famille sur le toit du monde. Mais pour accomplir cette mission, notre trio de choc va devoir mener une course effrénée contre Burnish, un homme puissant qui a bien l’intention de capturer la créature car elle ressemble comme deux gouttes d’eau à celle qu’il avait fortuitement rencontrée quand il était enfant.

Le scénario reprend l’idée du voyage initiatique, cette fois-ci accompli par une jeune fille et non plus un jeune garçon. En plus de vouloir ramener Everest chez lui, elle va réaliser un voyage lui permettant de faire la paix avec son passé.

Dans mes souvenirs, c’est la première fois que Dreamworks donne le rôle principale à une fille, et notamment une adolescente/jeune adulte. C’est pour moi un progrès pour s’adapter à la réalité, malgré encore quelques petits défauts. Elle est travailleuse, comme observé au début du film, mais encore une fois, elle doit se donner plus de mal pour justifier son salaire et pouvoir se payer son voyage. De plus, elle est souvent remise en question par Jin, jeune homme très arrogant au début du film. Le scénario aurait été tout aussi bon sans les scènes où elle doute à cause de remarque de la gente masculine. Le rôle des autres femmes est aussi stéréotypé dans mon sens. Nous voyons seulement la mère de Yi et sa grand-mère chez elles, entrain de préparer à manger et s’inquiéter pour Yi. Les autres adolescentes sont peu présentes. La méchante est assez caricaturale, et sa rousseur détonne parmi les cheveux bruns des autres personnages. Le film aurait été, à mon avis, tout aussi intéressant s’il relatait l’histoire de trois adolescentes, au lieu de vouloir une fois de plus rattacher l’héroïne à des hommes.

Malgré ses petits défauts, le film est magnifique et prouve encore une fois le travail d’actualisation des techniques des studios. Les animations amènent la magie au film, comme la scène où ils volent sur des nuages. Oui, j’ai oublié de la préciser Everest à des pouvoir magique. Ces pouvoirs se révèlent grâce aux morceaux de musique que Yi joue au violon. Ces scènes sont très bien réalisées et amènent encore une belle touche de poésie à ce film.

Au niveau de la conception, ce film est réalisé notamment par une femme Jill Culton (Les rebelles de la forêt, Monstre et compagnie), c’est elle qui a aussi écrit le scénario. De plus, deux femmes sont au commande à la production: Suzanne Buirgy et Rebecca Huntley (Baby Boss, Dragon 2). De plus, au niveau du travail de production, de réalisation et de doublage, les studios ont fait appel à des professionnels d’origines asiatiques, comme Tsai Chin (Insaisissable 2, Casino Royal) qui double Nai Nai, la grand-mère de Yi. Ainsi, même si le 50/50 demandé pour le monde du cinéma n’est pas encore atteint, cela prouve que certains studios tentent de faire des efforts en terme d’égalité des sexes et de mixité pour arriver à des résultats vraiment bon.

Vous l’aurez compris, je vous conseille une nouvelle fois de vous rendre dans les salles obscures pour rencontrer ce gentil monstre !

Citation: allociné Crédit photo: Universal Pictures France / allociné Crédit vidéo: Youtube

Hors Normes

Réalisé par Eric Toledano et Olivier Nakache, sorti le 23 octobre 2019

Les deux réalisateurs reprennent une nouvelle fois des faits réels et d’actualités. Cette fois-ci, ils nous présentent deux associations Le silence des justes tenu par Stéphane Benhamou (ici Bruno) et le Relais Ile-de-France tenu par Daoud Tatou (ici Malik). Ils sont joués respectivement par Vincent Cassel et Reda Kateb. Le silence des justes s’occupe d’enfants et d’adultes atteins de graves troubles autistiques et la deuxième association forme des jeunes, ici de banlieues, à s’occuper de personnes handicapés.

Le sujet est dur, mais traité avec justesse et sans scènes de pathos inappropriés. Je cite l’article de Première concernant ce film:

Et c’est la violence du rejet de la société qui nous saute au visage. On pouvait craindre le cocktail de bons sentiments, de ceux qui nous incitent lourdement à changer, de ceux qui nous font sentir coupables. Il n’en est rien. Car Hors normes, c’est d’abord le récit d’un combat, celui de deux hommes à la tête de deux associations consacrées à l’accueil des autistes. Ces structures existent. Elles s’appellent le Silence des justes et le Relais Ile-de-France. Le film inverse le point de vue et montre que c’est la politique de santé à l’égard des handicapés en France qui est anormale. 

En effet, l’association de Bruno est menacé de fermeture car il exerce, aux yeux de la loi, dans l’illégalité et donne lieu à des situations parfois extrêmement grave. Pourtant, dans les entretiens réalisés par l’inspecteur et l’inspectrice, les questionnés les mettent face à la réalité. Si ce n’est pas eux, et avec les moyens du bord, qui prendra en charge ces personnes avec des troubles autistiques qui le ferra.

Encore une fois de mon point de vue, le film ne tombe pas dans l’excès et à la pitié. Il est plutôt pour moi proche d’un documentaire. Sans faire de la démagogie, ce serait un bon film à montrer dans les lycées. En plus de montrer des gens qui se battent pour des personnes porteurs d’handicapes, le film présentent des jeunes de banlieues qui décident de prendre leur vie en main en aidant les autres. Il y a la question du vivre ensemble, mais aussi de prouver à ceux et celles qui pensent que leur vie est déjà tracée négativement, qu’il existe des alternatives.

Ceux et celles qui me connaissent et qui me suivent depuis longtemps se doutent bien que je vais aussi parler de la place des femmes dans ce film. Certes, l’Histoire fait qu’elles ne sont pas les personnages principales, mais elles sont quand même présentes. Hormis la mère de Joseph (Helen Vincent), elles ont toutes un rôle peu flatteur. L’inspectrice met Bruno dans une mauvaise posture, les collègues et « dates » juives de Bruno restent un peu dans la caricature ou juste là pour rallonger un peu l’histoire, l’orthophoniste dont un des jeune tombe amoureux est montrée comme une médecin peut compétente avec les autistes…

En dehors de cette petite zone de gris, je vous conseille vraiment d’aller voir ce film. Vincent Cassel, qui sort enfin (!) de ses rôles de pervers narcissiques, et Reda Kateb sont très convaincants et nous livrent une jolie fable. Mention spéciale aux acteurs.trices autistes qui jouent dans le film.

Crédit photo: Allociné Crédit vidéo: Youtube

JOKER

Réalisé par Todd Phillips, en salle le 9 octobre 2019

Lion d’Or à la Mostra de Venise 2019.

Du 2 au 8 octobre 2019 se tient le Festival Première qui propose 8 films en avant-première. C’est à cette occasion que j’ai pu visionner Joker , le vendredi 4 octobre 2019. Dès la première bande-annonce, ce film m’avait donné envie. Pour une fois, je n’ai pas été déçu.

Dès son annonce et maintenant avec les premiers visionnages, le film était sujet à des débats et autres polémiques. Je ne rentrerai pas dedans, aussi pour éviter de vous spoiler. Le réalisateur a choisit de nous livrer une origin-story parmi d’autres de ce personnage iconique. Ainsi, les fans de Comics ne trouveront peut-être pas leur compte dans cette nouvelle ligne narrative. Pourtant, j’espère que le public sera apprécier la qualité cinématographique de ce film.

Le caractère sombre et fou du personnage est très bien retranscrit à l’écran, tant dans les lumières que dans les musiques. Joaquin Phoenix porte le film d’une manière remarquable. Son comportement initial et sa transformation au fur et à mesure du film, sont menés d’une main de maître. La manière dont se comporte avec lui les personnes qui entrent et sortent de son existence fait perdre fois en l’humanité.

Vous le comprendrez, je suis peu objective et toujours un peu émue, face à ce film qui rentre dans mon top de cette année 2019. Cet article n’est pas très long pour éviter de trop vous en dire. En tout cas, j’espère que vous irez le visionner et que vous l’apprécierez comme moi.

Lundi soir, je recommence ce festival avec Retour à Zombiland. Cette fois, j’attends plus un bon divertissement qu’un vrai chef-d’oeuvre, et j’essayerai de vous écrire un petit mot sur les réseaux.

Comme à mon habitude, je vous laisse avec la bande annonce du film.

Crédit vidéo: Youtube.

Crédit image: allociné.

Je ne suis pas un homme facile.

Cet article devait être publié sur une autre plate-forme en avril 2019. Je décide en ce mois de septembre 2019 de vous le proposer ici. En effet, beaucoup d’entre nous sommes déjà retourné.e.s au travail soit souvent dans des lieux où le sexisme et le patriarcat règne…

« Ils parlent tous comme des animaux 
De toutes les chattes ça parle mal 
2018 j’sais pas c’qui t’faut 
Mais je suis plus qu’un animal 
J’ai vu qu’le rap est à la mode 
Et qu’il marche mieux quand il est sale 
Bah faudrait p’t’être casser les codes 
Une fille qui l’ouvre ça serait normal »

Telles sont les paroles de la jeune chanteuse Angèle, qui cherche à dénoncer à travers sa chanson le sexisme ordinaire ou non, que les femmes subissent tous les jours. Cette chanson est maintenant accompagnée du très bon clip de Charlotte Abramow. Si vous n’avez pas eu l’occasion de le voir, foncez sur youtube ! Il y a aussi un making-off très sympathique.

Je ne vais pas faire cet article sur ce clip, mais sur un film sorti l’année dernière sur Netflix, le 13 avril 2018, et signé Eléonor Pourriat. En effet, avant le personnage de Raphaël dans Mon Inconnue de Hugo Gelin, sorti le 3 avril 2019, c’est celui de Damien joué par Vincent Elbaz, qui se retrouve dans un monde parallèle, dans une France matriarcale. Je spoile, mais le point commun des hommes de ces deux film est de se retrouver dans un monde parallèle, car ils ont été odieux avec une ou plusieurs femmes.

Nous argumentons souvent le podcast « Sorociné », dans lequel je participe, en expliquant que tout film réalisé par une femme n’est pas forcement féministe, mais ici c’est le cas. C’est un film féministe, réalisé par une femme et qui casse les codes, soit plusieurs bonnes raisons de vous en parler dans cet article.

Ce film est la version longue du court-métrage Majorité opprimée réalisé en 2010, par Éléonore Pourriat. En voici le résumé dans l’article de Thomas Messias «  »Je ne suis pas un homme facile »: la domination féminine, et puis quoi encore? » écrit pour Slate.fr, le 13 avril 2018 :

« Majorité opprimée raconte une journée presque ordinaire de la vie de Pierre (Pierre Bénézit), un homme comme les autres. Pierre croise une joggeuse torse nu qui le complimente, dépose son enfant chez l’aide paternelle, se fait siffler dans la rue, subit une agression de la part d’une bande de femmes, est accueilli sans délicatesse par la police lorsqu’il souhaite déposer plainte, subit les foudres d’une épouse lui reprochant sa tenue aguicheuse –tongs, short, chemise légèrement entrouverte. »

Soit toutes sortes de situations que nous pouvons vivre en tant que femmes. Selon le même article, le court-métrage a été vu presque neuf millions de fois et sept cent mille fois pour la version avec sous-titre anglais. Le film quant à lui est sorti sur Netflix dans 190 pays. Dans cette version, Damien se réveille dans un monde matriarcale et tombe amoureux d’une écrivaine croqueuse d’homme, Alexandra Lamour, qui va se jouer de lui. Cette histoire peut ressembler à beaucoup de films connus où un homme, aimant prendre du bon temps, se sert du talent d’une jeune femme. Noter le vocabulaire utiliser de manière complètement consciente, montrant déjà une différence de traitement sur la sexualité féminine et masculine. Il ne faut pas s’attendre à une histoire complètement originale. En effet, le scénario est classique : un couple se rencontre, se tourne autour, s’aime, se déchire, pour de nouveau se retrouver. Pourtant, ce qui est intéressant ici est l’inversion de la domination. C’est souvent les hommes qui mènent la danse dans les scénarios que je décris, ici c’est la femme. Eléonor Pourriat réalise donc une œuvre où l’effet miroir entre la société patriarcale et matriarcal est un des aspects les plus important du film.

Les différentes situations vécues par le personnage peuvent ressembler à un catalogue, mais elles reflètent bien les réalités vécues. Toujours dans le même article Thomas Messias écrit :

« La peur quasi-permanente, la sensation d’être un morceau de viande, l’injonction à sourire et à se montrer disponible: la quantité d’aberrations qu’Éléonore Pourriat parvient à pointer du doigt en si peu de temps donnerait presque la nausée. ».

Quant à la journaliste Arièle Bonte, elle liste d’autres éléments, dans son article « « Je ne suis pas un homme facile » : 4 raisons de voir ce film sur Netflix », écrit pour RTLGirl, le 5 mai 2018 :

« Quand Damien perd connaissance, ce sont « les pompières » qui viennent le chercher. Le cimetière du Père-Lachaise n’existe plus et a laissé place à la Mère-Lachaise. Dans la bibliothèque d’Alexandra, les noms des grands écrivains de la littérature française ont tous été féminisés tandis qu’au poker, les Reines l’emportent sur les Rois. Les hommes portent quant à eux le voile et les seins sont devenus un symbole de pouvoir que les femmes ne cachent pas. »

Voici d’autres exemples de scènes où l’inversions de rôles ou de propos grossissent encore plus les traits des situations problématiques. Au début du film, Damien se moque d’une de ses collègues pendant une réunion de projet. Déjà que le dit projet est assez dérangeant, il ne l’a laisse pas s’exprimer et la drague ouvertement. Il ne comprends pas que ce genre de situation puisse mettre une femme non consentante très mal à l’aise. Le lendemain, suite à son choc sur la tête, il retourne à son travail comme de rien n’était. En arrivant, il découvre une entreprise dirigée par des femmes, qui le matent et le sifflent à cause de son tee-shirt blanc très légèrement transparent. Puis, il est convoqué par sa cheffe d’entreprise. C’est la femme qu’il avait ridiculisé. Elle lui annonce que son projet n’est pas retenu, et il est horrifié par le projet qu’elle propose. Projet qui n’est que la version féminisée de ce qu’il proposait. Il est encore plus mal à l’aise quand elle lui propose de lui faire un cunnilingus pour que son projet soit accepté. En résumé, il se retrouve en position de victime d’une société dirigée par des femmes peu scrupuleuses et qui font des avances déplacées. Soit exactement l’entreprise que lui-même dirigeait dans sa vraie vie.

La deuxième scène dont je souhaite vous parlez est celle où Damien arrive chez Alexandra. Cette dernière apparaît quelques minutes avant dans le film seins nus en train d’écrire son roman. Éléonore Pourriat se confie sur cette scène à Cheek Magasine dans l’article «  »Je ne suis pas un homme facile » : la réalisatrice Eléonor Pourriat inverse les genres et tape juste. » du 13 avril 2018, les propos sont recueillis par Julia Tissier :

« Quand mon personnage féminin principal écrit torse nu chez elle, ce qui me plaît, c’est le trouble que ça provoque. On ne voit jamais ça au cinéma, ça nous renvoie plutôt à une autre image qu’on voit davantage: celle de l’homme qui écrit seul chez lui torse nu. Dans le film, l’actrice Marie-Sophie Ferdane est très belle, très sensuelle mais pas seulement, elle est également puissante. Habituellement, lorsqu’on voit une femme nue dans des films plus traditionnels, elle est sexy mais pas puissante. J’ai aimé changer ça avec une image qui prend le contrepied des représentations des femmes véhiculées par le cinéma. ». 

Ainsi, quand il arrive à son appartement-bureau, il la rencontre la chemise ouverte, comme s’il était d’accord pour voir son corps. De la part d’Alexandra c’est une marque de supériorité, du style : « je suis la patronne, je t’impose ce que je veux. ». Ensuite, elle laisse à peine Damien s’exprimer, le flatte alors qu’il en a pas envie, lui demande de faire son café et le laisse en plan sans indication de travail, encore une fois elle cherche à montrer qu’elle est la patronne. Cette scène peut sembler bizarre, mais c’est exactement de cette manière que peuvent se comporter certains patrons. Ne pas reconnaître chez leurs employé.e.s leurs qualifications, faire des remarques sur les tenues vestimentaires ou sur le physique qui n’ont pas lieu d’être, et affubler de petits noms de manière condescendante.

Pour finir, je veux parler d’une troisième scène courte, mais qui m’a marquée. Damien est dans un café avec le fils de son ami. Il sent que ce dernier ne va pas bien et le fait parler. L’adolescent lui explique qu’il est amoureux d’une fille, mais que cette dernière l’a coincé dans les toilettes et lui a ordonné de, je cite : « la lécher ». En tant que femme, je comprends, et vous aussi lectrice.s et j’espère lecteur.s, où est le problème. Pourtant, Damien est le parfait exemple montrant que la culture du viol perdure encore en France. Il lui dit en s’énervant à moitié d’oublier la demoiselle, d’oublier cette histoire et il ne comprends pas qu’il n’est pas pu sortir de cette situation sans exécuter les ordres de la jeune fille. Il tient exactement le genre de propos qu’il ne faut pas tenir, j’en suis persuadée, à une personne – femme et homme- victime de viol ou d’agression sexuelle.

Ces exemples de scènes, analysées dans l’ordre chronologique du film, montrent bien que le scénario va crescendo dans le sexisme, les propos violent et la violence elle-même. En effet, après avoir dit à l’adolescent de ne pas s’en faire, Damien va lui-même être victime d’une tentative de viol par des femmes dans un café. Dans cette scène, nous voyons bien que les autres femmes du café ne réagissent pas face à ce qui se passe. Certes, la tenancière du bar appelle ses amies, mais ne cherche pas à appeler la police, car je cite encore « elle ne veut pas d’ennuis ».

Je ne vous spoile pas la fin du film au cas où vous ne l’auriez pas encore vu, mais j’espère que cet article vous aura donné envie de le visionner. Je vous disais au début que je trouvais ce film féministe. La réalisatrice le dit elle-même dans l’article de Cheek magasine :

« Oui, on peut le dire! (Rires.) D’ailleurs, il serait temps que ce soit un mot que l’on utilise sans problème. Mon film est un film engagé, politique, féministe, et tout ça n’empêche pas qu’il soit drôle. »

Je vous invite aussi à consulter les articles que je cite tout au long de mon analyse. Ils sont riches et permettent d’approfondir d’autres aspects du film dont je ne parle pas ou peu. Je vous conseille aussi de regarder The mask you live in, documentaire américain de Jennifer Siebel Newsom, sur les masculinités toxiques et expliquant pourquoi les garçons peuvent avoir tels ou tels comportements.

Aussi d’écouter le podcast de Charlotte Bienaimé « Un podcast à soi » est plus particulièrement « Sexisme ordinaire en milieu tempéré ».

Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire mon article jusqu’au bout. A très bientôt !

Source image: allociné, TV5 Monde et sens critique.

Once Upon A Time in… Hollywood

Réalisé par Quentin Tarantino, sorti le 14 août 2019

Pour le 25e anniversaire de son film Kill Bill, Quentin Tarantino nous offre son 9e film revenant sur le Hollywood de la fin des années 60.

Voici le synopsis de la page facebook créée par Sony Picture pour la sortie du film :

Once Upon a Time in Hollywood de Quentin Tarantino revisite le Los Angeles de 1969, quand tout est en train de changer. La star de télévision Rick Dalton (Leonardo DiCaprio) et le cascadeur Cliff Booth (Brad Pitt), sa doublure de longue date, poursuivent leurs carrières au sein d’une industrie qu’ils ne reconnaissent plus. Le neuvième film de l’auteur-réalisateur met en scène une vaste distribution et de multiples intrigues dans un hommage aux derniers moments de l’âge d’or d’Hollywood.

Ce film nous donne un aperçu d’un acteur se sentant décliner, d’une actrice montante, d’un cascadeur douteux et de la Manson Family. Au fur et à mesure du film, je ne comprenais pas vraiment le rapport entre Rick Dalton et Cliff Booth, et le couple Polanski : Roman Polanski (Raphal Zawierucha) et Sharon Tate (Margot Robbie). Roman Polanski est présenté comme un homme sans histoire, et Sharon Tate comme une actrice seulement belle et un peu ingénue. Puis avec du recul, comme je suis à peu près familière avec l’histoire de l’assassinat de Sharon Tate par la Manson Family, je trouve que ce parallèle ajoute un certain suspense à l’histoire. Tarentino prends son temps pour faire monter la tension entre l’histoire de Sharon Tate et les problèmes de Rick Dalton et son cascadeur Cliff Booth, pour nous donner un final sanglant.

En effet, tous les éléments du scénario sont là pour retracer les tragiques événements du meurtre de la jeune femme et de ses amis : nous sommes pendant une chaude soirée d’été en 1969, elle est enceinte de 8 mois, Roman est absent, ses amis sont avec elle et trois jeunes gens de la Manson Family sont là. Je vous conseille de lire la page wikipédia de Charles Manson qui explique très bien cet événement, et vous comprendrez encore mieux certains choix de la scène finale. Ainsi, le film n’est pas aussi violent que les précédents, accepter la scène finale.

Sans transition, puis-je dire que la morale du film est : quand on est un homme de plus 40 ans, il faut arrêter de chercher un semblant de flirt avec des mineurs ? Vous verrez que tous est lié encore une fois dans ce film. Le personnage de Cliff Booth est de plus en plus détaillé pendant que l’intrigue avance. Il pose des questions sur le comportement de certains du monde du cinéma et de la capacité d’autres à oublier les méfaits. Dans notre ère post-metoo et pendant que sort le documentaire sur Harvey Westein, ce personnage tombe à pic. Est-ce une critique du système Hollywoodien faite par le réalisateur ? J’hésite encore.

En dehors de ces petits questionnements et remarques, le film est une réussite au point de l’esthétisme et de l’ambiance. Les décors, les costumes, les voitures, les cinémas, et la musique nous transportent dans le Los Angeles de la fin des années 60. Nous pouvons sentir le vent tourner, que ce soit avec les événements narrés plus haut, ou les mésaventures de Rick Dalton. Il se retrouve à jouer tous les méchants des pilotes au profit des jeunes stars montantes, et va devoir aller tourner des Westerns Spaghettis à Rome, alors que ce genre de film le débecte. À travers son histoire, Quentin Tarantino rends de nouveau hommage aux films de Western grâce à des scènes de mises en abîmes très réussites et montrant encore une fois sont talents de cinéaste.

Pour conclure, si vous n’êtes pas un.e adapte de ce réalisateur à cause de la violence de ses films, je vous conseille celui-ci pour tous les hommages à « l’âge d’or » d’Hollywood et l’ambiance visuelle comme sonore de la fin des années 60. Bien sûr, attendez-vous à un final haut en couleur. Mention spéciale aux vêtements de Sharon Tates, et une pensée à toutes les chaussures filmées par Quentin Tarentino.

Crédit image: Allociné, capture d’écran de la bande annonce ci-dessus Crédit Vidéo: Youtube Sony Picture France.

Teen Spirit

Réalisé par Max Minghella, sorti le 26 juin 2019

Entre ma découverte de la série Glee, qui vient de débarquer sur Netflix et les saisons de RuPaul Drag Race, mes visionnages sont très centrés sur la musique et la scène. C’est donc dans un esprit musical, que je suis partie voir le film avec Elle Fanning en tête d’affiche. Cette dernière fut une des membres du jury du Festival de Cannes 2019. Après sa bonne prestation dans le film biographique Mary Shelley -créatrice de Frankenstein- nous la retrouverons en fin d’année, où elle reprendra notamment son rôle de Aurore dans la suite de Maléfique.

Dans le film, Teen Spirit, elle joue Violet, une jeune femme de 17 ans, qui souhaite s’affirmer sur la scène musicale. Voici le résumé trouvé sur le site Métropolitain FilmExport :

« Violet, une adolescente passionnée par le chant, rêve de quitter sa petite ville et de devenir pop star.
Affublée d’un mentor improbable, elle participe aux auditions de TEEN SPIRIT, un télé crochet musical national, une expérience qui mettra à l’épreuve son intégrité, son talent et son ambition…
Par le producteur de LA LA LAND, TEEN SPIRIT propulse ELLE FANNING sur le devant de la scène dans cette histoire de Cendrillon des temps modernes. Sur fond de musique pop, il est question de devenir adulte, réaliser ses rêves et trouver sa voie. ».

Le film se passe, pendant une bonne partie, sur l’île de Wight, île anglaise au sud de L’Angleterre. Nous voyons donc une Angleterre plus rurale et plus modeste. Cela pèse sur Violet, qui doit enchaîner le travail dans sa ferme, le lycée, le travail et des petits concerts dans un bar. Nous comprenons vite que ce train de vie de lui convient pas et l’use. Elle est issue d’une famille d’immigrée polonaise, et son père est parti quand elle était très jeune. Son mentor -Vald- va devenir une sorte de père de substitution. Violet le rencontre un soir en sortant du bar où elle chante. Elle se trouve dans une situation très délicate où elle doit choisir entre attendre à l’arrêt de bus et se faire aborder de manière malveillante par une bande d’hommes, ou de monter dans la camionnette de cet vieil homme bourru qui la félicitée à la sortie du bar. Elle décide donc de prendre le risque de se faire raccompagner par cet homme.

Sans pour autant diaboliser tous les hommes dans ce film, nous voyons plusieurs scènes où l’adolescente se retrouve dans des situations dangereuses et Vlad vient la secourir. Bien que cela soit bénéfique pour Violet, nous sommes encore une fois face à un scénario où une personne de genre masculin est là pour aider une personne de genre féminin. Elle aurait pu le rencontrer autrement que dans une scène où elle est en danger. De plus, le scénario aurait pu la laisser se défendre par elle- même, dans une prise de conscience, dans la scène de la boite de nuit. Je suis peut-être tatillonne sur ce genre de détail, mais cela reste des exemples de soft-power des hommes sur des femmes. Leur relation aurait pu se développer en dehors d’un subtil rapport de domination.

En dehors de ces éléments, le réalisateur nous propose un film assez inégal. Les passages où elle s’épanouit sur scène et dans le concours sont intéressantes et belles. Les lumières et les mises en scènes apportent beaucoup à ces scènes. Elle Fanning dégage une très bonne énergie et nous offre de superbes reprises, comme la chanson Light de Ellie Goulding. C’est bien l’actrice qui chante et qui danse dans ces scènes, ce qui permet d’avoir un sentiment de véracité et de férocité de la part de Elle Fanning. Nous pouvons constater son évolution et son comportement contrasté entre la scène et son quotidien. Pourtant, les scènes hors du concours sont assez plates et l’enchaînement un peu décousu. J’ai eu l’impression que le réalisateur a tenté de faire un film un peu psychédélique, mais cela rame légèrement. Les autres personnages ne sont pas assez développer, cela empêche le film d’avoir un peu plus de profondeur.

Petite anecdote, le réalisateur joue Nick dans la série The Handmaid’s Tales. En dehors de ces remarques, le film est à voir si vous aimer l’univers des concours de chant et de la scène, ou seulement pour apprécier les prestations de Elle Fanning.

Crédit: allociné, Youtube

Toy Story 4

Réalisé par Josh Cooley, en salle le 26 juin 2019.

Est-ce que j’ai pensé que ce quatrième volet n’était pas nécessaire ? Oui ! Est-ce que je l’ai trouvé réussis et intéressant ? Oui ! Si vous aimez qu’un tant soit peu cette saga, je vous conseille de courir en salle à sa sortie, mercredi 26 juin 2019. Cela tombe bien nous serons en pleine canicule et les salles de cinéma sont très souvent ventilées. Je vais vous donner mon avis sur ce film en essayant de ne pas trop vous spoiler. Je précise que j’ai été le voir en français pour une fois, et non en VO. Je suis née la même année que la sortie du premier – ça claque hein- et je suis donc habitué aux voix françaises. Le doublage des nouveaux personnages est aussi très bons !

Comme à mon habitude, je vous inclus un résumé du film (allociné) :

Woody a toujours privilégié la joie et le bien-être de ses jeunes propriétaires – Andy puis Bonnie – et de ses compagnons, n’hésitant pas à prendre tous les risques pour eux, aussi inconsidérés soient-ils. L’arrivée de Forky un nouveau jouet qui ne veut pas en être un dans la chambre de Bonnie met toute la petite bande en émoi. C’est le début d’une grande aventure et d’un extraordinaire voyage pour Woody et ses amis. Le cowboy va découvrir à quel point le monde peut être vaste pour un jouet…

Pour moi et pour d’autres, la fin du troisième était suffisante, avec une belle fin logique et émouvante. Cela abordait déjà le passage à l’âge adulte, avec Andy qui rentre à l’université et donne ces jouets à Bonnie. Elle avait déjà rencontré Woody un peu plus tôt dans ce troisième film. Ce quatrième volet continue dans cette idée, mais en mettant sur le devant de la scène l’amitié et l’ amour qui évoluent lorsque nous grandissons. C’est une situation dans laquelle se trouvent les personnages pendant ce film.

Ils se questionnent aussi plus profondément sur ce que signifie : être un jouet pour enfant. Quels sont les critères qui peuvent aider à être, oui ou non, considéré comme un jouet. Les personnages n’ont pas tous la même définition, ce qui donne des belles scènes de dialogues et d’actions.

Pour rester avec les personnages, chaque film en apporte de nouveaux, surtout chez les jouets. Nous avons ici le retour de Bo la bergère et ses brebis BE-BOP-LOULA, mais aussi Fourchette, Gaby Gaby, Duke Kaboum, les inséparables Ducky et Bunny et j’en passe. Ils amènent tous des éléments importants pour le dénouement de l’histoire, et encore une fois des réflexions sur ce qu’est être un jouet. Les anciens personnages sont moins présents, mais ils ne sont pas pour autant oubliés, comme Buzz l’éclair et Jessie qui ont de bonnes scènes d’actions ou qui aident les autres personnages.

Les personnages féminins sont de mieux en mieux écrits, notamment avec BO et Gaby Gaby qui ont chacune une personnalité différente, et qui contrastent aussi avec les autres jouets féminins. Elles font toutes preuves de courages dans différents domaines, et sont prêtes à s’aider malgré leurs différents. Je suis contente d’avoir à l’écran des personnages féminins principaux et secondaires qui sont là pour faire avancer les actions et non pas juste rajouter une présence féminine pour des héros masculins.

Enfin, le scénario est porté par une image de synthèse qui challenge les prochains films d’animations. En effet, sortir des maisons et de l’école implique de nouvelles couleurs, de nouvelles ambiances et textures. Le fait de se retrouver dans un magasin d’occasions avec des poupées de cires et non de plastiques par exemple, demande déjà d’autres techniques d’animations, sauf si des experts me disent le contraire. Les lumières dites artificielles – venant d’ampoules- sont aussi très importantes notamment pour retranscrire l’ambiance nocturne de la fête foraine, comme vous pouvez le voir sur l’affiche en début d’article.

Pour finir, ma passion pour les films Disney-Pixar m’a donc poussé à aller voir ce film, qui passait en avant première dans les Gaumont-Pathé pour leur « Grande journée des enfants ». J’en ressort contente, car encore une fois le scénario et les traitements des personnages sont bons. Cela finit sur une fin émouvante et ouverte, qui donne de l’espoir pour tous nos personnages. Maintenant, que j’ai pu visionner ce bijou d’animation, j’attends de voir la nouvelle version du Roi Lion.

En attendant, on se retrouve « Vers l’infini et au delà ».

 

Crédit: allociné, youtube.