La trilogie: High School Musical.

Relive the Magic of High School Musical With These Throwback Photos

Cet article aurait dû sortir plus tôt, mais mon quotidien de jeune professeure des écoles parisienne fut bien chamboulé ces derniers temps. Cela reste une trilogie qui sent bon l’été, et il n’est pas incohérent de publier mon analyse en ce début de vacances scolaires.

La plateforme Disney+ est arrivée pendant le confinement, et qu’elle plaise beaucoup ou peu-j’ai été finalement un peu déçu, mais passons- la plateforme a permis de se replonger dans des vieux films ou ceux de notre jeunesse. C’est donc un peu ému que j’ai revu le film du début de mon adolescence et ces suites. Les deux premiers téléfilms sont sorti sur Disney Channel en 2006, puis 2007 et le dernier film fût projeté en salle de cinéma en 2008. Les trois films ont été réalisés par Kenny Ortega (Hocus Pocus, les films Descendants), qui a notamment travaillé avec Michael Jackson, Gloria Estephan, Cher, Madona, ou encore Elton John. Il est aidé par Peter Barsocchini.

Pour vous contextualiser les films, ils ont été réalisés à la même époque que La vie de Palace de Zac et Cody et Hannah Montana. Soit l’âge d’or de Disney Chanel pour ceux et celle qui sont né comme moi au milieu des années 90, je sais mon avis n’est absolument pas objectif ! Petite anecdote, Miley Cyrus fait un caméo à la fin du deuxième film de la trilogie, regardez bien dans la piscine…

TANT DE NOSTALGIE !!! - DISNEY CHANNEL C'ÉTAIT MIEUX AVANT ! - YouTube

Dans cet article, je vais tenter d’aller un peu plus loin que mon simple souvenir d’adolescente, et d’avoir un regard plus critique sur cette trilogie. À l’époque où est sortie cette trilogie, j’avais entre 11 et 13 ans. Je sais que je la regardais plus pour les personnages masculins que les personnages féminins. Chè.r.e.s lecteur.trice.s, qui n’a jamais craqué.e.s pour Troy et/ou Chad ? Le côté musical m’attirait aussi beaucoup à une époque où je regardais en boucle : Grease, West Side Story, ou encore la Mélodie du Bonheur.

Il y avait bien 6 à 8 ans que je n’avais pas regardé ces films. Avec le recul, je me rends compte que les personnages féminins sont assez effacés. Je trouve que nous voyons plus Chad (Corbin Blue) que Gabriella (Vanessa Hudgens). Même si cela reste une trilogie de film romantique, ils sont aussi une ode à la fraternité et à la masculinité, comme nous le montre les chansons autour du basket ou la chanson « The boy are back », dans le troisième volet. Cette séquence digne d’un vidéo clip est emprunt de nostalgie, mais est aussi pleine d’injonctions sur ce que doit être un homme. Attention, je ne pousse pas à l’extrême, en disant qu’il s’agit de masculinité toxique. Le scénario est écrit pour être centré sur des jeunes adolescents et les interrogations sur la masculinité. Surtout, les masculinités et la masculinité toxique n’étaient pas autant approfondies que maintenant.

Nous ne devons pas oublier que ces films ont été tourné au milieu et à la fin des années 2000, et que nous sommes sur Disney Channel. Un monde d’ado, assez blanc et très hétéro, fantasmé par le puritanisme. Où des adolescents de 17 ans mettent deux films de plus d’une heure trente – soit quasiment un an dans la timeline- pour se pécho et encore cela ne dépasse pas les baisers chastes.

Nous avons surtout dans cette trilogie, l’évolution des personnages masculins. Enfin l’évolution…

Les films évoluent en qualité chorégraphique, mais les seuls personnages qui semblent gagner en maturité sont Troy Bolton (Zac Efron) et Ryan Evans (Lucas Grabeel). Troy se retrouve à devoir choisir entre la notoriété et ses ami.e.s, entre le basket et la scène. C’est à dire entre plusieurs universités dans le dernier volet. Cela donne des chansons et chorégraphies plutôt intéressantes comme « Bet on it » dans le deuxième volet et « Scream » dans le troisième. Ryan Evans va de plus en plus s’affirmer dans son talent de danseur et de chorégraphe, en réalisant par exemple le spectacle dans le dernier film. Il s’émancipe de sa soeur Sherpay (Asheley Tisdale) pour poursuivre ses rêves. Je trouve intéressante cette inversion de rôle, car ici, c’est le personnage masculin qui sert de faire-valoir.

Sharpay Warm Up GIF - Sharpay WarmUp High GIFs

Pour passer à présent aux personnages féminins, je trouve que Sherpay Evans est la plus intéressante. Même si elle reste dans le cliché de la blonde méchante et quelque peu stupide, ressemblant parfois à Paris Hilton ou parfois à Lady Gaga ou Kesha, je trouve que c’est le personnage féminin avec le plus de relief et d’énergie. Ces chansons en solo ou en duo sont hilarante et plus travaillé que les passages de Gabriella. Je pense notamment à « Bop to the top » dans le premier film, « Fabulous » et « humuhumukunukunuapua’a » dans le second et « I want it all » dans le dernier.

Elle fait partie de ces personnages clichés des teen-movies que nous adorons détester, comme Régina George dans Lolita malgré moi. Sherpay est un personnage qui sait ce qu’elle veut dès le début. Elle veut la gloire, chanter, être sur scène, en faire carrière. Ah oui, sortir avec le mec le plus populaire, ici Troy Bolton, pour être élu reine du bal. Pour résumer, pleins d’aspects souvent plébiscités chez les hommes. Ils doivent avoir de l’ambition et surtout écraser la concurrence par tous les moyens. Ce qui peut mettre dans la tête des jeunes filles que si tu donnes tout pour y arriver, tu devras forcement faire ou dire des choses méchantes, devenir une mauvaise personne.

Regina George GIF - RachelMcAdams Blonde Kiss GIFs

Je ne dis pas que les autres personnages féminins du film n’ont pas de caractères ou d’ambitions, bien au contraire. Je pense par exemple à Kelsi (Olesya Rulin) la pianiste, Martha (Kaysee Stron) qui rêve de danser et la superbe madame Darbus (Alyson Reed), qui est leur professeur de théâtre pendant les trois volets. Mais le scénario se fait beaucoup plus discret sur leurs succès. Il va rester trois secondes chronos sur la victoire du club de Science de Gabriella et Taylor (Monique Coleman) font partie, mais les Wilds Cats sont célébrés en chanson pendant toute la trilogie.

Pour rester sur le personnage de Gabriella, même si c’est un petit génie comme il est dit, et qu’il est notable de la présenter dans un club de science, elle va quand même à l’université qui lui est assigné par sa mère dès la naissance. Elle ira à Standfort faire du droit. Je conçois que le droit reste un milieu assez masculin. Il aurait été plaisant de la laisser hésiter avec une fac scientifique, dans une socité, qui encore plus à l’époque, où les jeunes filles sont peu poussées vers ces carrières. Gabriella a aussi peu de relief, de mon point de vu, si je l’a compare par exemple à Sherpay ou madame Darbus. Un des seuls moments où Gabriella semble se réveiller et prendre une décision, est quand elle décide de rester encore un an dans leur ville pour rester proche de Troy. Ce qui donne l’impression qu’elle cherche la facilité. J’admets que le cas des étudiant.e.s et couples qui se forment au lycée aux Etats-Unis est plus compliqué. Les facs sont souvent à des milliers de kilomètres l’une de l’autre, je peux donc quand même comprendre un peu son hésitation. C’est Troy qui l’a fait changé d’avis, dans ce que je pourrai qualifier de geste le plus féministe du film. Il demande d’accomplir ses rêves, même si je dirai le destin qui lui a été tracé, et d’aller dans cette fac. Cela va d’ailleurs tourner aux désavantages de Troy, car elle ne va plus vouloir revenir ensuite. C’est aussi Troy qui va changer ses plans d’avenir en choisissant d’être dans une université plus proche de celle de Gabriella. Enfin aussi, parce qu’elle allie le Basket et les Arts.

Malgré cette fin de troisième volet plutôt à l’avantage de Gabriella, je trouve qu’elle est souvent utilisée comme faire -valoir, un détail pour pimenter la vie de Troy. Les films tournent essentiellement autour de lui, et selon moi le second personnage du film est Sherpay et non pas Gabriella. Je trouve que cette dernière est juste un prétexte pour déclencher la passion de Troy pour la scène et de le faire douter.

Je suis assez dur avec les personnages féminins, mais malheureusement le scénario ne leur laisse pas beaucoup de place. Je pense par exemple aux mères des personnages qui apparaissent peu et dans des scènes pas toujours flatteuses. De manière générale, les personnages féminins de la trilogie sont peu ou mal écrit, ou sont des clichés ambulants -les hommes aussi, je sais- qui ne poussent pas les femmes à vouloir se dépasser.

Malgré mes critiques et analyses, j’ai été contente de me replonger dans cette trilogie. Je me suis rendu compte que certaines scènes ou airs étaient toujours dans un coin de ma tête. C’est aussi un bon témoignage du type de film qui pouvaient être produit dans les années 2000 aux États-Unis. Je précise le lieu, car en 2007, année du second volet, sortait la série Skins, de Jamie Brittain et Bryan Elsley, tournée et produite en Angleterre avec un casting anglais. C’est une série beaucoup plus sombre sur le quotidien des adolescents et avec des personnages féminins plus complexes. La série Sex Education -moins trash certes, mais dans la même idée- pourrait en être sa petite soeur.

Si vous aimez l’ambiance lycée, romance et comédie musicale, je ne peux que vous conseiller de voir ou revoir la série Glee, diffusée un an après le dernier High School Musical. Bien qu’il y ait des défauts de traitements de certains sujets et que beaucoup de scandales viennent entacher cette série, elle aborde des sujets importants, comme la grossesse chez les adolescentes, la mort et l’adoption dès la première saison. Même si la dernière saison est celle de trop, les personnages évoluent au fil de la série, chose qui -encore une fois- est peu visible dans la trilogie High School Musical. Toutes les séries sont disponibles sur Netflix, et une série High School Musical est disponible sur Disney +, mais je ne l’ai pas encore regardée.

Glee

Je clos cet article en vous conseillant dans regarder la vidéo de Zoétrope (lien à la fin de l’article) sur les teen movies, qui donnent énormément d’explications claires sur ce genre. J’espère que cette analyse vous a plus et qu’elle n’a pas trop cassé de mythe !

N’hésitez pas à me laisser un commentaire ou à me suivre sur les réseaux @cinemaetquotidien.

Bonne fin de semaine !

Un trailer bien moche dans la qualité de l’image, pas du tout officiel je pense, mais qui donne un bon aperçu du film, à la différence d’autres trailers.

Vidéos: Zoetrope, puis les bandes annonces des trois films. Toutes les vidéos de cet article viennent de youtube. Images: la photo de Disney Channel vient d’une miniature d’une vidéo youtube « tant de nostalgie!!!- Disney Channel, c’était mieux avant ! Les Gifts viennent de Tenor.

Les Misérables

Réalisé par Ladj Ly et sorti le 20 novembre 2019.

5 prix à Cannes dont le Prix du Jury et représentera la France pour Les Oscars 2020 dans la catégorie du meilleur film international.

Le titre du roman de Victor Hugo n’est pas choisi pas hasard quand nous savons les liens entre la ville de Montfermeil (93047) et l’auteur. Il n’est non plus utilisé par opportunisme, car le réalisateur montre bien, dans son premier film, la pauvreté des habitants du quartier « Des Bosquets ». Ceci est bien résumé dans le dossier pédagogique réalisé par leur distributeur Le Pacte:

[…] le film de Ladj Ly n’en est pas moins hugolien dans son ambition de saisir à bras le corps la France d’aujourd’hui et d’ausculter ses « misères » (titre initialement envisagé par Hugo). En suivant la journée d’un trio de policiers de la BAC patrouillant dans la cité des Bosquets de Montfermeil, Les Misérables montre la fragilité du lien social gangréné par la pauvreté, le désengagement de l’État, le racisme et le communautarisme…

La grande réussite du film (saluée par un Prix du Jury au dernier Festival de Cannes) est de ne jamais sacrifier à son indéniable souffle narratif (le film est haletant de bout en bout) la complexité du réel : le film prend le temps de donner une épaisseur à ses personnages et de montrer que, comme le disait Jean Renoir, « chacun a ses raisons ».

Nous suivons Damien, qui débarque de Cherbourg, dans sa première journée avec ses nouveaux collègues de la BAC. Le premier, Chris, utilise son pouvoir a mauvais escient, comme le démontre ses scènes de colères, de racismes et de comportement pervers. Concernant le second, nommé Gwada par Chris, nous comprenons vite qu’il est perdu dans son métier.

Pour reprendre la fin de la citation ci-dessus, chacun semble avoir des raisons de se méfier des autres. Le film présente une réelle tension. Tout d’abord, du côté de la BAC la tension est présente dès le début. Elle va monter d’un cran quand ils apprennent qu’un lionceau à été volé à des forains (la fameuse famille Lopez). Puis encore une fois quand un des trois protagonistes tire sur un enfant et qu’ils ont été filmés par un drone. Toutes les scènes avec les enfants sont violentes pour dénoncer la manière dont la BAC agit dans les cités. Suite à cette action, la tension monte maintenant du côté des jeunes et de ceux qui tiennent le quartier. La tension est à son comble à la fin du film où le réalisateur nous laisse sur une fin ouverte très éprouvante.

En plus de décrire une journée dans la peau de la BAC dans un quartier difficile, le réalisateur expose les actes de vengeances des jeunes de la cité face à tous les adultes qui les malmènent.

Tous les pronoms ici sont délibérément masculins. Il y a très peu de femmes dans ce film. Elles ont souvent qu’une seule scène de dialogue et ne reviennent plus par la suite. Pourtant ces scènes permettent de montrer deux choses.

La première est la manière dont la BAC se comportent avec elles. Un passage fort du film est: le contrôle effectué par Chris de trois jeunes filles à un arrêt de bus. Il abuse de son statut d’homme adulte et du statut de son métier face à des adolescentes non-blanches qui fumaient un joint. Il commence notamment à réaliser une fouille au corps sur une des trois, et lui spécifier « qu’on est en état d’urgence, je pourrai te mettre un doigt dans le cul si j’en ai envie ». Il les insulte et casse leur téléphone pour continuer à les violenter sous le regard effaré de Damien.

Le deuxième aspect qui est présenté dans ce film, est que ce quartier est un territoire d’homme. Les femmes ne sont pas présentes dans les prises de décisions pour essayer de dénouer l’affaire du drone ou du lionceau. Ce ne sont pas elles qui « tiennent » la quartier. Elles sont aussi dans un mimétisme des comportements des hommes, comme nous pouvons le constater quand trois jeunes filles viennent faire du chantage au propriétaire du drone qui les filmaient chez elles.

Pour finir cet article voici une autre citation du dossier pédagogique où le réalisateur Ladj Ly explique la genèse du film. Une fois de plus, je vous invite fortement à voir ce film.

Tout ce qui est dedans est basé sur des choses vécues : la liesse de la Coupe du monde évidemment, l’arrivée du nouveau flic dans le quartier, l’histoire du drone… Pendant cinq ans, avec ma caméra, je filmais tout ce qui se passait dans le quartier, et surtout les flics, je faisais du « copwatch ». Dès qu’ils débarquaient, je prenais ma caméra et je les filmais, jusqu’au jour où j’ai capté une vraie bavure. Dans le film, l’histoire du vol du lionceau déclenchant la colère des Gitans propriétaires du cirque est également vécue… J’ai
voulu montrer toute la diversité incroyable qui fait la vie des quartiers.

Citation: Dossier Pédagogique Le Pacte Image: Le Pacte et Allociné Vidéo: Youtube.

Je ne suis pas un homme facile.

Cet article devait être publié sur une autre plate-forme en avril 2019. Je décide en ce mois de septembre 2019 de vous le proposer ici. En effet, beaucoup d’entre nous sommes déjà retourné.e.s au travail soit souvent dans des lieux où le sexisme et le patriarcat règne…

« Ils parlent tous comme des animaux 
De toutes les chattes ça parle mal 
2018 j’sais pas c’qui t’faut 
Mais je suis plus qu’un animal 
J’ai vu qu’le rap est à la mode 
Et qu’il marche mieux quand il est sale 
Bah faudrait p’t’être casser les codes 
Une fille qui l’ouvre ça serait normal »

Telles sont les paroles de la jeune chanteuse Angèle, qui cherche à dénoncer à travers sa chanson le sexisme ordinaire ou non, que les femmes subissent tous les jours. Cette chanson est maintenant accompagnée du très bon clip de Charlotte Abramow. Si vous n’avez pas eu l’occasion de le voir, foncez sur youtube ! Il y a aussi un making-off très sympathique.

Je ne vais pas faire cet article sur ce clip, mais sur un film sorti l’année dernière sur Netflix, le 13 avril 2018, et signé Eléonor Pourriat. En effet, avant le personnage de Raphaël dans Mon Inconnue de Hugo Gelin, sorti le 3 avril 2019, c’est celui de Damien joué par Vincent Elbaz, qui se retrouve dans un monde parallèle, dans une France matriarcale. Je spoile, mais le point commun des hommes de ces deux film est de se retrouver dans un monde parallèle, car ils ont été odieux avec une ou plusieurs femmes.

Nous argumentons souvent le podcast « Sorociné », dans lequel je participe, en expliquant que tout film réalisé par une femme n’est pas forcement féministe, mais ici c’est le cas. C’est un film féministe, réalisé par une femme et qui casse les codes, soit plusieurs bonnes raisons de vous en parler dans cet article.

Ce film est la version longue du court-métrage Majorité opprimée réalisé en 2010, par Éléonore Pourriat. En voici le résumé dans l’article de Thomas Messias «  »Je ne suis pas un homme facile »: la domination féminine, et puis quoi encore? » écrit pour Slate.fr, le 13 avril 2018 :

« Majorité opprimée raconte une journée presque ordinaire de la vie de Pierre (Pierre Bénézit), un homme comme les autres. Pierre croise une joggeuse torse nu qui le complimente, dépose son enfant chez l’aide paternelle, se fait siffler dans la rue, subit une agression de la part d’une bande de femmes, est accueilli sans délicatesse par la police lorsqu’il souhaite déposer plainte, subit les foudres d’une épouse lui reprochant sa tenue aguicheuse –tongs, short, chemise légèrement entrouverte. »

Soit toutes sortes de situations que nous pouvons vivre en tant que femmes. Selon le même article, le court-métrage a été vu presque neuf millions de fois et sept cent mille fois pour la version avec sous-titre anglais. Le film quant à lui est sorti sur Netflix dans 190 pays. Dans cette version, Damien se réveille dans un monde matriarcale et tombe amoureux d’une écrivaine croqueuse d’homme, Alexandra Lamour, qui va se jouer de lui. Cette histoire peut ressembler à beaucoup de films connus où un homme, aimant prendre du bon temps, se sert du talent d’une jeune femme. Noter le vocabulaire utiliser de manière complètement consciente, montrant déjà une différence de traitement sur la sexualité féminine et masculine. Il ne faut pas s’attendre à une histoire complètement originale. En effet, le scénario est classique : un couple se rencontre, se tourne autour, s’aime, se déchire, pour de nouveau se retrouver. Pourtant, ce qui est intéressant ici est l’inversion de la domination. C’est souvent les hommes qui mènent la danse dans les scénarios que je décris, ici c’est la femme. Eléonor Pourriat réalise donc une œuvre où l’effet miroir entre la société patriarcale et matriarcal est un des aspects les plus important du film.

Les différentes situations vécues par le personnage peuvent ressembler à un catalogue, mais elles reflètent bien les réalités vécues. Toujours dans le même article Thomas Messias écrit :

« La peur quasi-permanente, la sensation d’être un morceau de viande, l’injonction à sourire et à se montrer disponible: la quantité d’aberrations qu’Éléonore Pourriat parvient à pointer du doigt en si peu de temps donnerait presque la nausée. ».

Quant à la journaliste Arièle Bonte, elle liste d’autres éléments, dans son article « « Je ne suis pas un homme facile » : 4 raisons de voir ce film sur Netflix », écrit pour RTLGirl, le 5 mai 2018 :

« Quand Damien perd connaissance, ce sont « les pompières » qui viennent le chercher. Le cimetière du Père-Lachaise n’existe plus et a laissé place à la Mère-Lachaise. Dans la bibliothèque d’Alexandra, les noms des grands écrivains de la littérature française ont tous été féminisés tandis qu’au poker, les Reines l’emportent sur les Rois. Les hommes portent quant à eux le voile et les seins sont devenus un symbole de pouvoir que les femmes ne cachent pas. »

Voici d’autres exemples de scènes où l’inversions de rôles ou de propos grossissent encore plus les traits des situations problématiques. Au début du film, Damien se moque d’une de ses collègues pendant une réunion de projet. Déjà que le dit projet est assez dérangeant, il ne l’a laisse pas s’exprimer et la drague ouvertement. Il ne comprends pas que ce genre de situation puisse mettre une femme non consentante très mal à l’aise. Le lendemain, suite à son choc sur la tête, il retourne à son travail comme de rien n’était. En arrivant, il découvre une entreprise dirigée par des femmes, qui le matent et le sifflent à cause de son tee-shirt blanc très légèrement transparent. Puis, il est convoqué par sa cheffe d’entreprise. C’est la femme qu’il avait ridiculisé. Elle lui annonce que son projet n’est pas retenu, et il est horrifié par le projet qu’elle propose. Projet qui n’est que la version féminisée de ce qu’il proposait. Il est encore plus mal à l’aise quand elle lui propose de lui faire un cunnilingus pour que son projet soit accepté. En résumé, il se retrouve en position de victime d’une société dirigée par des femmes peu scrupuleuses et qui font des avances déplacées. Soit exactement l’entreprise que lui-même dirigeait dans sa vraie vie.

La deuxième scène dont je souhaite vous parlez est celle où Damien arrive chez Alexandra. Cette dernière apparaît quelques minutes avant dans le film seins nus en train d’écrire son roman. Éléonore Pourriat se confie sur cette scène à Cheek Magasine dans l’article «  »Je ne suis pas un homme facile » : la réalisatrice Eléonor Pourriat inverse les genres et tape juste. » du 13 avril 2018, les propos sont recueillis par Julia Tissier :

« Quand mon personnage féminin principal écrit torse nu chez elle, ce qui me plaît, c’est le trouble que ça provoque. On ne voit jamais ça au cinéma, ça nous renvoie plutôt à une autre image qu’on voit davantage: celle de l’homme qui écrit seul chez lui torse nu. Dans le film, l’actrice Marie-Sophie Ferdane est très belle, très sensuelle mais pas seulement, elle est également puissante. Habituellement, lorsqu’on voit une femme nue dans des films plus traditionnels, elle est sexy mais pas puissante. J’ai aimé changer ça avec une image qui prend le contrepied des représentations des femmes véhiculées par le cinéma. ». 

Ainsi, quand il arrive à son appartement-bureau, il la rencontre la chemise ouverte, comme s’il était d’accord pour voir son corps. De la part d’Alexandra c’est une marque de supériorité, du style : « je suis la patronne, je t’impose ce que je veux. ». Ensuite, elle laisse à peine Damien s’exprimer, le flatte alors qu’il en a pas envie, lui demande de faire son café et le laisse en plan sans indication de travail, encore une fois elle cherche à montrer qu’elle est la patronne. Cette scène peut sembler bizarre, mais c’est exactement de cette manière que peuvent se comporter certains patrons. Ne pas reconnaître chez leurs employé.e.s leurs qualifications, faire des remarques sur les tenues vestimentaires ou sur le physique qui n’ont pas lieu d’être, et affubler de petits noms de manière condescendante.

Pour finir, je veux parler d’une troisième scène courte, mais qui m’a marquée. Damien est dans un café avec le fils de son ami. Il sent que ce dernier ne va pas bien et le fait parler. L’adolescent lui explique qu’il est amoureux d’une fille, mais que cette dernière l’a coincé dans les toilettes et lui a ordonné de, je cite : « la lécher ». En tant que femme, je comprends, et vous aussi lectrice.s et j’espère lecteur.s, où est le problème. Pourtant, Damien est le parfait exemple montrant que la culture du viol perdure encore en France. Il lui dit en s’énervant à moitié d’oublier la demoiselle, d’oublier cette histoire et il ne comprends pas qu’il n’est pas pu sortir de cette situation sans exécuter les ordres de la jeune fille. Il tient exactement le genre de propos qu’il ne faut pas tenir, j’en suis persuadée, à une personne – femme et homme- victime de viol ou d’agression sexuelle.

Ces exemples de scènes, analysées dans l’ordre chronologique du film, montrent bien que le scénario va crescendo dans le sexisme, les propos violent et la violence elle-même. En effet, après avoir dit à l’adolescent de ne pas s’en faire, Damien va lui-même être victime d’une tentative de viol par des femmes dans un café. Dans cette scène, nous voyons bien que les autres femmes du café ne réagissent pas face à ce qui se passe. Certes, la tenancière du bar appelle ses amies, mais ne cherche pas à appeler la police, car je cite encore « elle ne veut pas d’ennuis ».

Je ne vous spoile pas la fin du film au cas où vous ne l’auriez pas encore vu, mais j’espère que cet article vous aura donné envie de le visionner. Je vous disais au début que je trouvais ce film féministe. La réalisatrice le dit elle-même dans l’article de Cheek magasine :

« Oui, on peut le dire! (Rires.) D’ailleurs, il serait temps que ce soit un mot que l’on utilise sans problème. Mon film est un film engagé, politique, féministe, et tout ça n’empêche pas qu’il soit drôle. »

Je vous invite aussi à consulter les articles que je cite tout au long de mon analyse. Ils sont riches et permettent d’approfondir d’autres aspects du film dont je ne parle pas ou peu. Je vous conseille aussi de regarder The mask you live in, documentaire américain de Jennifer Siebel Newsom, sur les masculinités toxiques et expliquant pourquoi les garçons peuvent avoir tels ou tels comportements.

Aussi d’écouter le podcast de Charlotte Bienaimé « Un podcast à soi » est plus particulièrement « Sexisme ordinaire en milieu tempéré ».

Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire mon article jusqu’au bout. A très bientôt !

Source image: allociné, TV5 Monde et sens critique.

Toy Story 4

Réalisé par Josh Cooley, en salle le 26 juin 2019.

Est-ce que j’ai pensé que ce quatrième volet n’était pas nécessaire ? Oui ! Est-ce que je l’ai trouvé réussis et intéressant ? Oui ! Si vous aimez qu’un tant soit peu cette saga, je vous conseille de courir en salle à sa sortie, mercredi 26 juin 2019. Cela tombe bien nous serons en pleine canicule et les salles de cinéma sont très souvent ventilées. Je vais vous donner mon avis sur ce film en essayant de ne pas trop vous spoiler. Je précise que j’ai été le voir en français pour une fois, et non en VO. Je suis née la même année que la sortie du premier – ça claque hein- et je suis donc habitué aux voix françaises. Le doublage des nouveaux personnages est aussi très bons !

Comme à mon habitude, je vous inclus un résumé du film (allociné) :

Woody a toujours privilégié la joie et le bien-être de ses jeunes propriétaires – Andy puis Bonnie – et de ses compagnons, n’hésitant pas à prendre tous les risques pour eux, aussi inconsidérés soient-ils. L’arrivée de Forky un nouveau jouet qui ne veut pas en être un dans la chambre de Bonnie met toute la petite bande en émoi. C’est le début d’une grande aventure et d’un extraordinaire voyage pour Woody et ses amis. Le cowboy va découvrir à quel point le monde peut être vaste pour un jouet…

Pour moi et pour d’autres, la fin du troisième était suffisante, avec une belle fin logique et émouvante. Cela abordait déjà le passage à l’âge adulte, avec Andy qui rentre à l’université et donne ces jouets à Bonnie. Elle avait déjà rencontré Woody un peu plus tôt dans ce troisième film. Ce quatrième volet continue dans cette idée, mais en mettant sur le devant de la scène l’amitié et l’ amour qui évoluent lorsque nous grandissons. C’est une situation dans laquelle se trouvent les personnages pendant ce film.

Ils se questionnent aussi plus profondément sur ce que signifie : être un jouet pour enfant. Quels sont les critères qui peuvent aider à être, oui ou non, considéré comme un jouet. Les personnages n’ont pas tous la même définition, ce qui donne des belles scènes de dialogues et d’actions.

Pour rester avec les personnages, chaque film en apporte de nouveaux, surtout chez les jouets. Nous avons ici le retour de Bo la bergère et ses brebis BE-BOP-LOULA, mais aussi Fourchette, Gaby Gaby, Duke Kaboum, les inséparables Ducky et Bunny et j’en passe. Ils amènent tous des éléments importants pour le dénouement de l’histoire, et encore une fois des réflexions sur ce qu’est être un jouet. Les anciens personnages sont moins présents, mais ils ne sont pas pour autant oubliés, comme Buzz l’éclair et Jessie qui ont de bonnes scènes d’actions ou qui aident les autres personnages.

Les personnages féminins sont de mieux en mieux écrits, notamment avec BO et Gaby Gaby qui ont chacune une personnalité différente, et qui contrastent aussi avec les autres jouets féminins. Elles font toutes preuves de courages dans différents domaines, et sont prêtes à s’aider malgré leurs différents. Je suis contente d’avoir à l’écran des personnages féminins principaux et secondaires qui sont là pour faire avancer les actions et non pas juste rajouter une présence féminine pour des héros masculins.

Enfin, le scénario est porté par une image de synthèse qui challenge les prochains films d’animations. En effet, sortir des maisons et de l’école implique de nouvelles couleurs, de nouvelles ambiances et textures. Le fait de se retrouver dans un magasin d’occasions avec des poupées de cires et non de plastiques par exemple, demande déjà d’autres techniques d’animations, sauf si des experts me disent le contraire. Les lumières dites artificielles – venant d’ampoules- sont aussi très importantes notamment pour retranscrire l’ambiance nocturne de la fête foraine, comme vous pouvez le voir sur l’affiche en début d’article.

Pour finir, ma passion pour les films Disney-Pixar m’a donc poussé à aller voir ce film, qui passait en avant première dans les Gaumont-Pathé pour leur « Grande journée des enfants ». J’en ressort contente, car encore une fois le scénario et les traitements des personnages sont bons. Cela finit sur une fin émouvante et ouverte, qui donne de l’espoir pour tous nos personnages. Maintenant, que j’ai pu visionner ce bijou d’animation, j’attends de voir la nouvelle version du Roi Lion.

En attendant, on se retrouve « Vers l’infini et au delà ».

 

Crédit: allociné, youtube.

Grease

Le cinéma fête cette année les quarante ans du film Grease, réalisé par Randal Kleiser et sorti en juin 1978. Il est sorti le 3 octobre 1978 en France. À cette occasion, les cinémas Gaumont-Pathé et l’association Tapage projetaient ce film pour la fête de la musique, le jeudi 21 juin 2018. Adorant ce dernier, je ne voulais pas manquer l’occasion de le visionner sur grand écran. L’oeuvre est encore plus impressionnante, notamment pendant les scènes de chorégraphies. Les scènes de danse sont superbes et la musique est à la fois chantée par les personnages principaux, par un orchestre rock ou par les juke-box.

Randal Kleiser, adapte la comédie musicale de Broadway du même nom avec Olivia Newton-John aka Sandy et John Travolta aka Danny, qui ont respectivement trente ans et vingt-quatre ans à l’époque du tournage. Ce dernier a joué dans la version de Broadway et avait cartonné dans La fièvre du samedi soir. Olivia Newton-John avait déjà joué dans un film et sortie des albums.

Les personnages nous livrent une histoire d’amour dans un décors fantasmé des années cinquante, avec des bals rock’n’roll, des courses de voitures, des drive-in, et des Diners aux couleurs acidulées. Cet amour de fin d’adolescence, à la Roméo et Juliette ou West side story, sert selon moi de base à beaucoup de film de notre époque. Je peux prendre l’exemple de High School Musical, où Troy et Gabriella se rencontrent aussi en vacances avant de se retrouver dans le même lycée.

J’apprécie dans Grease les thèmes abordés par Randal Kleiser. Tout d’abord,le réalisateur ne filme pas son époque, mais comme je le disais les années cinquante. De plus, Randal Kleiser, ne s’arrête pas aux personnages principaux, et nous permet aussi de nous identifier aux personnages secondaires. L’identification ne se fait pas au niveau du comportement. Il est stéréotypés et plus vraiment en adéquation avec notre époque. Elle se fait par les épreuves que vivent ses personnages. Nous observons les guerres de gang entre les T.Birds et les Sorpions, les jalousies et tromperies entre les différents couples, les problèmes rencontrés par Frenchy avec son école d’esthétique et Rizzo qui a peur de se retrouver enceinte.

La fin du film me laisse toujours perplexe. Même avec le recul des années et des visionnages, je n’arrive pas à savoir si Sandy change seulement pour se faire accepter, ce qui est bien dommage, ou elle fait tomber son masque comme elle le chante quelques minutes avant.

Pour finir, je ne crois pas en théorie avançant que Sandy serait morte noyé et que tout le film serait un rêve. La fin ressemble au reste du film avec des scènes sortant de l’ordinaire et fantasmé. Avec l’envol de la voiture et l’adieu aux amis, je vois plutôt une métaphore du passage à l’âge adulte.

Un trailer pour ceux qui n’ont jamais vu le film.

Sources: Allociné, Youtube.

Charlotte a 17 ans.

Réalisé par Sophie Lorain, sorti le 12 juin 2019.

Tout commence avec un flyers à la sortie du film Dark-Phoénix (pas fou au passage) et le podcast Mansplaining (qui lui est très bien) où Thomas Messias s’étend sur ce film pour parler du slut-shaming. Le slut-shaming est l’idée de « couvrir de honte » une femme considérée comme une salope, car elle n’a pas un comportement sexuel qui rentre dans les normes de la société.

C’est justement de cela dont parle ce film Québécois. Voici le résumé que vous pouvez trouver dans le dossier de presse, de la boite de distribution Les Valseurs :

« Après sa première rupture, Charlotte pense que sa vie est foutue… Foutue, jusqu’à ce qu’elle trouve un petit boulot dans un magasin de jouets, plein de vendeurs aussi charmants qu’accueillants. On y travaille un peu, on s’y amuse beaucoup. Charlotte se laisse prendre au jeu et enchaîne les histoires sans lendemain. Mais le qu’en-dira-t-on la rattrape. Un garçon qui collectionne les filles, c’est ok. Une fille… Et si on dépassait enfin tout ça ? Charlotte a un plan. »

Elle allait réaliser « la fiche parfaite », jusqu’à ce qu’on lui fasse remarquer le soir Halloween que si elle couche avec un autre de ses collègues, elle aurait fait le tour des jeunes hommes qui travaillent dans le magasin. Elle est mortifiée, et se juge elle-même, avant que n’importe qui d’autres filles comme garçons n’aient vraiment émis de jugement. Le mois de novembre arrive et les garçons décident de faire la Movember. Ils se laissent pousser la moustache pour récolter des fond pour sensibiliser sur les maladies masculines, comme le cancer de la prostate. Charlotte va choisir l’abstinence pour récolter des fonds pour les singes en voie d’extinction.

Je sais que la méthode de la grève du sexe fait débat, et cela donne aussi lieu à des discussions dans le film. Pour Charlotte, le but est de reprendre le contrôle sur sa sexualité, éviter qu’on la traite de « salope dans le mauvais sens du terme » et d’arrêter d’être dépendante affective comme elle dit.

Cela pose ainsi énormément de questions sur la manière dont la sexualité féminine est perçue dans les sociétés patriarcales. Comme le dit le résumé, un mec qui fait « la fiche parfaite » c’est bien vu, pourtant gare à la demoiselle qui ferait la même chose. Le film montre une certaine sororité entre les jeunes filles, notamment entre Charlotte, Aube et Mégane, qui sont amies d’enfance. Elles vont la suivre dans cette idée d’abstinence et embrigader les filles du magasins. Elles vont aussi prendre du recul sur leurs propos pour ne pas mettre à mal leurs amitiés. En effet, le film montre aussi le regard que des filles peuvent porter sur les personnes du même genre Certains garçons, avec qui elle a couché, étaient plus ou moins en couple avec d’autres filles du magasins qui le prenne très mal. Ces regards ne font qu’aggraver la situation et renforcer les stéréotypes masculins et féminins. Cela m’interroge aussi sur qu’est ce « qu’une salope dans le bon sens du terme », qui est d’ailleurs le titre du film en anglais. Je pense que le titre est ironique, mais en dehors de ce contexte, cela range pour moi, encore une fois les filles dans les cases de la bonne et mauvaise sexualité.

D’un autre côté, la réalisatrice Sophie Lorain a décidé de montrer des jeunes hommes qui cherchent à comprendre ces jeunes filles et prêt à essayer de se remettre en cause. Elle s’exprime dans le dossier de presse de la manière suivante :

« Entourer Charlotte de gars plus positifs déplaçait le combat. Ce n’est pas Charlotte VS les gars. C’est Charlotte VS la pression sociale qui demande aux filles d’être toujours parfaitement séduisantes mais sages, et de maintenir cet équilibre mystérieux et déconnecté. Il est là le combat. Les gars sont aussi victimes de pression sociale à un autre niveau. On ne voulait pas s’acharner sur eux. ».

Je trouve cette manière d’écrire bienvenue dans une société où les hommes doivent s’interroger sur les pressions qu’ils subissent aussi pour que la société puisse avancer et devenir égalitaire, notamment ici au niveau de la sexualité chez les adolescent.e.s. Je vous invite à lire l’interview du dossier qui amène d’autres sujets tous aussi intéressant.

La manière dont l’histoire est portée à l’écran, en dehors du scénario et des questions qu’il pose, très intéressante. Tout d’abord, le film est dans un très beau noir et blanc, qui pour moi va permettre de nous focaliser vraiment sur les personnages et non pas sur des détails du décors. La réalisatrice le dit elle-même :

« Tout le monde sait qu’une grande surface où l’on vend des jouets n’est qu’une orgie de couleurs primaires ce qui aurait eu pour eet de diluer la présence des trois filles dans l’environnement visuel et surtout de distraire le public du dialogue. C’est un film très verbeux et les dialogues de Catherine sont vrais, vifs et drôles. Je voulais que cette parole soit entendue. ».

Les scènes où Charlotte a des rapports sexuels sont assez furtives et pudiques. C’est le sujet du film, mais la réalisatrice n’en fait pas un spectacle. Enfin, et là cela relève plus du plan culturel et langagier, voir un film en québécois permet de se familiariser avec leur manière de parler et leurs expressions. De plus, le scénario amène beaucoup de références culturels, comme la chanson de « Carmen » chanter par Maria Callas. Aussi

Ainsi, je vous conseille vraiment d’aller voir ce film pour son sujet très important dans le contexte actuel où les combats féministes sont toujours présents. La scénariste confirme d’ailleurs que ce film est bien un film féministe. Si ce n’est pas des sujets qui vous touchent, l’aspect cinématographique mérite aussi le détour.

Crédit:

Les valseurs

Allociné

Youtube

#Female pleasure

#plaisir féminin

Female pleasure affiche

Réalisé par Barbara Miller et en salle le 1er mai 2019.

Barbara Miller

« Sous nos contrées, selon une étude récente du Haut Conseil à l’Égalité entre les Femmes et les Hommes (HCE), une fille de 13 ans sur deux et une fille de 15 ans sur 4 ne sait pas qu’elle a un clitoris. Et 83% des filles et 68% des garçons de 3ème et 4ème, ne connaissent pas la fonction de ce dernier. »

Voici un extrait de la présentation du puissant documentaire #Female pleasure, sur le site officiel du film.

La réalisatrice Barbara Miller suit des femmes de différentes origines pour retracer leur combat actuel contre le patriarcat, cité dans le film comme « la religion mondiale ». La religion est d’ailleurs un gros point de ce documentaire, qu’elle soit chrétienne, juive, musulmane ou bouddhiste. Derrière l’horreur des récit, nous avons l’espoir d’un monde nouveau où les hommes et les femmes sont sur un pied d’égalité, où le plaisir féminin est aussi important que le plaisir masculin. Avant de vous décrire ces cinq femmes, je vais d’abord vous expliquer pourquoi j’ai aimé ce documentaire.

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Tout d’abord, j’attends de ce genre cinématographique qu’il m’apprenne des choses et c’est le cas ici. J’ai pu élargir ma culture générale au niveau de la religion, de la santé et des cultures locales. En effet, les femmes sont japonaise, somalienne, américaine, indienne et allemande. Ensuite, ce type de documentaire est fait pour éveiller ou réveiller les consciences. Les sujets ici sont tellement graves, qu’il n’est pas possible de ressortir de la séance sans réfléchir à la société et à sa place dans cette dernière. Je me suis dit, une nouvelle fois, que malgré les limites de sa société, je suis chanceuse et fière d’être née et de vivre en France. Certes, l’espace urbain n’est toujours pas un terrain complètement sécurisé pour les femmes, mais il l’est déjà beaucoup plus qu’en Inde, comme nous l’explique la jeune femme originaire et habitant dans ce pays.

Bien sûr, je me suis intéressée et déplacée pour ce film, car se sont déjà des sujets qui me touchent. Beaucoup trop de jeunes filles et de femmes ne sont toujours pas propriétaire de leur corps, et qui ne s’est jamais regardé dans la glace un matin en se trouvant trop petite, trop grande, trop maigre, trop grosse, trop de fesses, pas assez de fesses, trop de seins, pas assez de seins. Le film commence avec des images pour moi dérangeante et très contrastée. Soit des femmes dénudées ou alors extrêmement couvertes, mais dans les deux cas dans une situation de soumission. Attention, certaines filles et femmes décident consciemment de se dévoiler, de se sexualiser ou alors de se couvrir, et j’en suis totalement consciente. J’ai déjà moi-même fait des photographies dévoilant des parties de mon corps, mais c’est moi qui choisissais lesquelles, comment, où le shooting était fait et avec qui. Les photographes étaient toujours des femmes. C’est aussi une manière de se réapproprier son corps. À contrario, certaines femmes se battent pour vivre leur religion de manière plus libérée. Par exemple de pouvoir porter le voile sans être jugé, notamment que les gens pensent qu’elle est soumise. Il y a d’ailleurs une très belle reprise de la chanson Balance ton quoi de Angèle -que je vous conseille aussi- par Molem Sister qui revendique le port du voile.

DeborahPour continuer avec la religion, une des première femme présentée est Deborah Feldman. Elle est née à Brooklyn -New-york- dans le quartier juif hassidique. Elle a été marié de force et contrainte d’avoir des rapports sexuels avec un homme. C’est donc un viol, car elle n’était pas du tout consentante. Elle a un fils avec cet homme là. Un jour, elle décide de partir de ce quartier et de cette communauté.  

Depuis la publication de son best-seller Unorthodox and Exodus , elle incarne un espoir pour nombre de femmes désireuses de s’affranchir de leurs communautés ultra-orthodoxes. 

Elle va, elle aussi, passer par la photographie pour s’émanciper. Son photographe est un homme qui a dû fuir l’Israël à cause de son homosexualité. Cela montre que leur religion n’accepte et ne respecte pas tout ce qui sort du cadre de l’homme hétérosexuel. Pendant sa séance photographie, elle va s’emparer d’un Talit, vêtement sacré destiné exclusivement aux hommes comme vous pouvez le voir sur la photographie.

Leyla

Puis, nous avons l’histoire de Leyla Hussein excisée quand elle n’était encore qu’une petite fille. Elle vient de Somalie un pays très pratiquant de la religion musulmane. Son combat est d’éradiquer cette barbarie. Son militantisme l’oblige à garder son adresse secrète pour éviter les attaques. Pourtant, cela ne l’arrête pas.

Aujourd’hui psychothérapeute, elle a notamment pris la parole devant les Nations Unies et le Parlement anglais, contribuant à changer le regard porté sur les jeunes filles mutilées ou à risque. 

Une de ses actions marquante dans le film est réalisée au près de jeunes hommes de la diaspora Somalienne notamment, à Londres, ville où elle réside. Leyla leur demande ce qu’ils pensent du sexe avant la mariage, de la sexualité féminine et de l’excision. Elle se rend compte d’une nombre d’idées préconçues qu’ils peuvent avoir. Suite à ces discussions, elle les amène dans une sorte de musée où elle a construit un vagin en pâte à modelé. Avec cette œuvre, elle leur explique les différents degrés d’excision qui existent. Pour cela, elle coupe et déchire à la cisaille : le clitoris, les petites lèvres et les grandes lèvres. Les jeunes hommes sont horrifiés. Ils comprennent enfin ce que subissent les femmes de leurs entourages.

En faisant cela, Leyla veut éclairer les hommes sur leurs comportements ou leurs passivités face à certains événements. Je suis totalement d’accord avec sa manière de procéder, car si les hommes ne voient pas la réalité en face, la cause des femmes ne pourra jamais avancer. Nous voyons ensuite qu’elle va discuter avec des hommes et des femmes dans des tribus du Kenya. Il est beau de voir les hommes qui prennent des initiatives pour lutter contre ce mal qui ronge le monde.

RodudenashikoDans ce documentaire, nous avons une autre version de moulage de vagin avec l’artiste japonaise Rokudenashiko.

Arrêtée et accusée d’obscénité, elle a risqué deux ans d’emprisonnement. Rokudenashiko prône avec véhémence l’acceptation de la représentation artistique du vagin, ainsi que la liberté dans son travail.

Dans le pays où, pour la fête de la fertilité, des pénis géants sont portés en triomphe, et où les mangas pédopornographiques foisonnent, l’artiste n’a pas le droit de s’exprimer autour de ces parties génitales. Ainsi, elle décide de mouler son vagin et de faire des petits paysages dessus, et de faire une modélisation 3D. Grâce à cette technologie, elle arrive à créer un canoë ayant la forme de son sexe. C’est suite à ces actions qu’elle va de voir répondre de ses actes devant le tribunal de Tokyo. Elle va être reconnus coupable d’avoir diffusé ces coordonnées vaginales sur internet.

Le Japon est un pays assez fascinant, et j’ai eu la chance de visiter Tokyo. Pourtant, je ne me verrai pas y vivre à cause de l’invisibilisation de la femme et de sa servitude. Une femme n’a pas besoin d’être complètement couverte de la tête au pied, ou cantonné à rester chez elle pour être soumise à un système patriarcal. Les femmes japonaises souffrent notamment dans le monde de l’entreprise où cela est très mal vue qu’elles soient enceintes. Pourtant, la famille les pousse à faire des enfants assez jeune.

DorisPour passer à un sujet beaucoup moins joyeux que le moulage de vagin dans un but artistique, nous apprenons le passé de Doris Wagner. Elle est violée à plusieurs reprises par un prêtre, alors qu’elle avait rejoint les Ordres pour devenir bonne sœur en Italie. Dorénavant,

Son objectif est d’établir la reconnaissance de la responsabilité et un changement des mentalités dans les instances supérieures de l’Église. 

Après plusieurs scandales sur la pédophilie au sein de l’Église catholique, très bien illustré par le film Grâce à Dieu de François Ozon sorti le 20 février 2019, c’est maintenant chez les bonnes sœurs que les langues commencent à se délier. Déjà que l’Église cherche à nier les scandales sur la pédophilie, elle est encore plus virulente face à cette nouvelle polémique qui enfle. Par exemple, la chaîne de télévision franco-allemande Arte a dû annulé le replay du documentaire Religieuses abusées. En effet, selon un article sur le site France Inter :

Ce documentaire devait être disponible en replay sur le site d’Arte jusqu’au 3 mai. Mais un prêtre allemand, qui n’est pas nommé dans le film, a estimé qu’il était reconnaissable : il a porté plainte en référé et le tribunal d’instance de Hambourg a ordonné à la chaîne franco-allemande de cesser la diffusion. 

Doris nous explique dans le documentaire que sa référente l’avait disputé, puis pardonné du pêché qu’elle avait commis. Encore une fois, c’est la victime qui est en tord. Aussi, elle raconte que durant l’audition au commissariat où elle a porté plainte, les commissaires n’ont pas accepté sa déposition, car il n’y a pas eu d’actes de violence ou d’usage d’armes. Pourtant, elle leur explique que dans les Ordres, les bonnes sœurs sont amenées petit à petit à un état de dépendance qui les rends vulnérable. Elles peuvent seulement penser à Jésus sous peine d’être accusé de ne pas être vierge d’esprit. Un point que je trouve important dans ce documentaire est que les différentes protagonistes ne disent pas qu’elles se sont complètement tournées de la religion, elles veulent pouvoir la pratiquer de manière plus sécurisée et avoir une vraie place dans leur culte et lieux de cultes. Plusieurs fois sont présentés des extraits de la Torah, de la Bible ou du Coran où les femmes sont décrites comme le mal. Il faut bien replacer le contexte où ces textes ont été écrits. Cela remonte à des centaines d’années et ils sont écrits par des hommes dans les sociétés déjà patriarcal. Ils ont été aussi recopiés par des hommes à des époques où le peuple ne savait pas lire. Ils sont maintenant interprétés par des hommes qui inculquent les principes détournés à des enfants. Ces derniers n’ont pas encore les moyens de prendre du recul sur ce qu’ils lisent ou entendent.

VithikaLa dernière femme dont nous suivons le parcours est Vithika Yadav. Elle dit elle-même que dans le pays du Kamasutra qui prône le plaisir, le plaisir féminin est complètement ignoré. Elle avance aussi que des politiciens ont ouvertement déclaré que le viol était acceptable, et que les hommes resteront toujours des hommes.

Dès son plus jeune âge, elle a appris à ne pas regarder un homme dans les yeux et à ne jamais sortir seule dans la rue. Toutes ces règles ne l’ont pourtant pas protégée de ce qui arrive chaque jour à la grande majorité des femmes indiennes : harcèlements et agressions sexuelles.

Malgré cela, elle décide de faire un mariage d’amour et de lutter pour un amour et une sexualité libérée dans son pays. Pour cela, elle créée une plate-forme numérique nommée Love Matters, pour permettre aux jeunes de se renseigner de manière sécurisée et avec les bonnes informations. De plus, elle milite dans la rue et met en place des performances pour alerter sur les attaques que subissent les femmes dans son pays.

Autour des sujets de l’émancipation des femmes en Inde, je ne peux que vous conseiller le petit documentaire Period. End of Sentence. (Les règles de notre liberté) de Rayka Zehtabchi, qui a reçu le prix du meilleur court-métrage aux Oscars 2019, et disponible sur Netflix. Les menstruations sont un sujet tabou en Inde, ce qui pose problème pour vivre normalement à cette période du mois. Les femmes doivent vivre recluses, car elles sont considérées comme impures. Elles doivent aussi très fréquemment arrêter l’école n’ayant pas les lieux nécessaires pour changer de protection.

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Selon un article de Télérama :

Il n’en fallait pas plus pour faire trembler de rage Melissa Berton, prof au lycée privé d’Oakwood à Los Angeles. En 2016, elle monte avec des élèves le Pad Project. Son but : récolter des fonds pour envoyer dans le village rural de Kathikhera, à 70 kilomètres à l’est New Delhi, une machine à fabriquer des serviettes hygiéniques bon marché et une réalisatrice, Rayka Zehtabchi, pour en revenir avec un documentaire. 

Les femmes des villages vont donc s’approprier petit à petit la machine et vendre leurs serviettes hygiéniques à bas prix pour permettre aux femmes de tout simplement vivre pendant leurs règles. Je vous conseille aussi de voir le film Déesses indiennes en colère de Pan Nalin, qui revient sur les questions de sexualité féminine et de violence faîte aux femmes.

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Vous l’aurez compris à travers ce très long article, j’ai vraiment apprécié le documentaire de Barbara Miller. Elle met à la fois en avant l’horreur que les femmes subissent, mais aussi les combats qu’elles mènent avec l’espoir d’une meilleure vie pour nos générations et les générations à venir. Je n’ai pas pu m’empêcher de vous mettre beaucoup de référence, mais cela prouve que les combats menées par ces femmes ne sont pas isolés, et que nous pouvons toutes et tous, à nos échelles et nos capacités respectives, faire changer les mentalités.

Les citations sans références viennent du site officiel de #female pleasure.

Crédit photos: site officiel #female pleasure, allociné

Crédit vidéo: Youtube

Les Indestructibles 2

Les cinémas Gaumont-Pathé organisent de temps à autre « La grande journée des enfants ». La dernière fut le dimanche 24 juin 2018. Ils présentaient l’avant-première de Maya L’abeille 2, une re-sortie d’Edward aux mains d’argents, et l’avant-première de Les Indestructibles 2. Le film est réalisé par Brad Bird et sortira le 4 juillet 2018 sur nos écrans.

Après quatorze ans d’attente, j’ai pu enfin savoir ce qu’il se passe après le cut final du premier film. Je peux dire que je n’ai pas été déçue. Brad Bird nous livre une bonne suite, grâce à de super scènes de combats et des effets spéciaux grandioses.

Le réalisateur fait évoluer les personnages entre les deux films tout en gardant le fil conducteur de la première histoire. Les super-héros sont des hors-la-loi, et Violette prépare son rendez-vous galant. Nous apprenons dans la bande-annonce qu’Elastigirl a été choisi par une organisation pour représenter les super-héros dans le but de leur réhabilitation.

Monsieur Indestructible doit rester à la maison pour gérer les maths de Flash, la « crise d’adolescence » de Violette et les nouveaux pouvoirs de Jack-Jack. Toutes ces situations donnent des scènes vraiment très drôles et selon moi en phase de devenir cultes. Le film nous propose un message moderne sur les rôles au sein de la famille. Ils ne sont pas définitifs et demandent de la communication pour que tout le monde puisse s’épanouir. Nous verrons le travail de Monsieur Indestructibles sur lui-même pour accepter la réussite de sa femme.

Dans la lignée des autres films Pixar, je pense par exemple à Wall-E, le réalisateur nous livre un message sur les dangers de la technologie, plus précisément de son utilisation. La fin de la bande-annonce nous présente un nouveau méchant se nommant l’hypnotiseur et portant bien son pseudonyme. Sans tout vous dévoiler, ce personnage utilise la technologie pour prendre le contrôle des être humains grâce à des écrans. Il va porter un message assez fort sur les super-héros, en plus de la technologie.

Comme tous les Disney et Pixar, ce film peut être visionné par tous. Nous aurons chacun nos propres niveaux de lecture et nos propres peurs face à cette histoire, mais la magie des studios opère encore et nous passont un bon moment.

Mention spécial au court-métrage d’ouverture Bao réalisé par Domee Shi, qui nous livre une belle métaphore des liens familiaux.

Bande annonce en VF:

Source: Allo-ciné, Youtube

The Greatest Showman

Si comme moi, vous aimez l’univers du spectacle, vous allez être servi. Il s’agit dans ce film d’un spectacle qui se rapproche du cirque traditionnel. C’est aussi pour cela que le film m’a particulièrement touché, car j’ai fait du cirque moderne pendant plusieurs années, petite dédicace au Plus Petit Cirque Du Monde de Bagneux (92220).

Les différentes affiches promotionnelles montrent bien cet aspect du film.

Nous retrouvons Hugh Jackman, qui a définitivement (?) enlevé le costume de Wolverine et qui pousse encore une fois la chansonnette (voir « Les Misérables » de Tom Hooper). La performance de l’acteur est très bonne. Il est rejoint par Michelle Williams, Zandaya, Rebecca Fergusson et Zac Efron qui lui aussi se remet à chanter et danser.

L’histoire se déroule au début des années 1870. P.T Barnum est un homme pauvre qui décide de monter un spectacle. Il va rassembler un maxim

 

um de personne en marge de la société et va préparer ce qui est communément appelé un « freak show ». Considéré comme un escroc par certains, il va quand même réussir son coup. Tout cela part d’une histoire vraie, dont beaucoup de détails ont été changé.

Ainsi, le film en lui-même est un spectacle qui enchaîne numéros de cirque, de danse et d’opéra. Certaines scènes et numéros semblent parfois partir dans tous les sens. Pourtant, tout est extrêmement millimétré. Ce sont pleins de figures et de détails qui vont créer ces « tableaux ». Un grand bravo à la scène d’ouverture et la scène de fermeture du film qui m’a redonner l’adrénaline de la scène.

De plus, certaines scènes de duos peuvent paraître simples dans leur présentation, et contraster avec les scènes de groupes, mais ce sont souvent les choses simples et épurées qui peuvent donner les meilleurs numéros. Je pense, exemple, au duo Zac Efron et Hugh Jackman dans le bar ou Zac Efron et Zandaya sous le chapiteau.

Les décors de la ville ou des paysages peuvent sembler parfois très faux. Pour moi, cela fait partir de l’univers du film, du spectacle. Les décors en cartons-pâtes font référence aux décors du « freak show », mais aussi du spectacle de leurs vies à tous. On nous met de la poudre aux yeux, on nous montre du faux, comme Barnum souhaite le faire avec son spectacle.

Pour finir sur le côté spectaculaire, je trouve que la musique est très bien. Un peu mainstream, mais au moins dans l’air du temps et accessible à tous. Les chansons ont été écrites par  Benj Pasek et Justin Paul. Ce sont eux qui ont signé la chanson « City of Stars » du film événement « LaLaLand » de Damien Chazelle.

Certains passages de l’histoire peuvent sembler un peu à l’eau de rose. Encore une fois, nous avons le droit au discours sur les pouvoirs de l’amour et de l’amitié. Nous pouvons aussi y voir un discours sur la tolérance. P.T Barnum veut donner sa chance à tout le monde. Le réalisateur nous montre une histoire d’amour entre une personne blanche et une personne de couleur, scandaleux pour l’époque.

Pour conclure, même si ce film a des défauts, comme des enchaînements de scènes parfois bancales, c’est un très beau spectacle pour toute la famille, et qui me donne encore plus envie de faire une nouvelle fois de la scène.

Bande annonce VOST:

Sources: Allociné, Pinterest, Youtube

Voldemort: Origins of the heir

Si vous aimez autant que moi la saga « Harry Potter » , vous avez forcément entendu parler de ce film italien, qualifié de fan-fiction. Voldemort: origins of the heir est réalisé par Gianmaria Pezzato. Sortie le samedi 13 janvier 2018 sur Youtube, il a déjà dépassé les dix millions de vues, au moment où j’écris cet article, soit le jeudi 25 janvier 2018.

Qui dit fan-fiction dit souvent film amateur. Pourtant, celui-ci est bien loin des films de nos options cinéma. Même si le jeu d’acteur n’est pas toujours super, et le doublage pas toujours synchrone, ce film se défend très bien. Par exemple, même si je trouve la mise en place un peu longue, c’est là que nous voyons les efforts dans les effets spéciaux et le montage.

Pour rester sur la question du montage, ce film est raconté par une série de flash-back. L’histoire est narrée par Grisha McLaggen, héritière de Godric Gryffondor . Elle se fait arrêter dans un pays d’Europe de l’Est, alors qu’elle cherchait le journal intime de Tom Jedusor. Elle dévoile toute l’histoire sous l’emprise du Véritaserum, filtre qui oblige à dire la vérité. Ainsi, ce film nous montre la fin des études de Tom Jedusor et le début de sa quête des horcruxes. Le réalisateur a choisi de mettre l’accent sur un des premier que Tom trouve.

Je trouve que cette fan-fiction est fidèle aux livres et films dans les détails qu’il avance. Tous les éléments de la quête de Tom pour devenir Voldemort sont déjà précisés dans les livres. Les décors des films et les idées de JK Rowling sont présents.

Les seuls éléments qui vont enrichir le film sont de nouveaux personnages. Ce sont les héritiers des quatre maisons. Le fait que Tom Jedusor soit l’héritier de Salazar Serpentard est déjà connu. Le réalisateur a donc rajouté les trois autres. Plus haut, je vous ai écris que Grisha était l’héritière de Gryffondor. L’héritier de Serdaigle se nomme Wigglaf Sigurdsson, et celui de Poufsouffle, Lazarus Smith.

Pour conclure, même si je trouve la mise en place un peu longue, et que le réalisateur aurait dû finir le film une scène avant, pour plus d’émotion, je trouve que c’est une bonne fan-fiction sur l’univers de « Harry Potter ». Cela prouve que cet univers intéresse toujours autant et qu’il y a encore pleins d’idées à en tirer.

Voici en bonus, le lien vers le film :

Crédits: Pinterest, Youtube