Grace, danseuse et photographe.

Qu’est-ce que cela signifie et implique d’être une femme dans le monde de la culture. C’était la question que je me posais, quand j’avais lancé un projet d’interview vidéo ou écrite en 2020, mais qui n’a pas tenu très longtemps. Je laisse quand même cette article pour continuer à faire honneur à cette femme et son travail.

L’interview

Peux-tu me parler de ton parcours scolaire et professionnel ? 

Après un bac S, j’ai décidé de me lancer dans des études de biologie. Aujourd’hui j’ai une licence bi disciplinaire biologie innovation en santé publique. À côté de mes études, j’ai toujours été investi dans les événements culturels de ma ville par le biais d’associations.  Notamment l’association conek’team, association dont je fais partie depuis maintenant 6 ans. J’y ai pris mes premiers cours de danse hip hop et maintenant je suis prof pour les débutants (11-14ans). Je travaille également pour le service jeunesse de la mairie de Bagneux en tant que coordinatrice réussite scolaire et chargé de médiation pour le festival Kalypso.

Quand as-tu commencé la photographie et de quelle manière ? 

J’ai commencé la photographie depuis bientôt 1 an en achetant un CANON 2000D. Mon but premier était de réaliser des mini clips vidéos dans l’univers de la danse notamment mais tout ne s’est pas passé comme prévu haha. J’ai commencé à apprivoiser mon boîtier, on s’est super bien entendu et il a finalement décidé de me conduire vers la photo, de manière très naturelle.

Qu’est ce que la photographie t’apporte au quotidien ? L’utilises-tu seulement de manière récréative ? 

Une nouvelle vision du monde, quand tu te décides à rentrer dans l’univers de la photographie, tu agis en mode photographe. T’apprends des tas de choses seules au niveau technique (en farfouillant tes réglages) mais aussi avec les autres notamment si t’as de la chance (comme je l’ai) d’avoir des amis dans le domaine. Petit à petit ton œil change parce que ta sensibilité à l’image change. Que ce soit au niveau des couleurs, de la lumière, des textures, etc… Je marche dans la rue je vois un meuble abandonné sur le trottoir, sa matière et son esthétisme me font penser à une couleur, à une mise en scène et je me dis « wow ca pourrait être grave lourd pour un shooting blablabla », chose que je ne faisais absolument pas avant. Donc au quotidien la photo m’apporte une ouverture d’esprit énorme parce qu’elle a tout simplement augmenter la sensibilité au monde.

J’utilise la photo de manière récréative en effet, même si j’aimerai fortement (dans quelque temps) faire une expo.

As-tu d’autres passions en relations avec la culture ? 

Carrément le théâtre ma première passion, j’en ai fait pendant 2 ans étant plus jeune avant de me diriger vers la danse. Petite j’ai toujours voulu être actrice. Donc le théâtre et la danse.

Est-il important pour toi qu’il est des femmes dans le monde de la culture et notamment des femmes racisées ? 

Pour moi ce n’est pas important, c’est plutôt logique, qu’il y ai des femmes, des femmes racisées dans le monde de la culture. Chaque être humain à sa vision propre du monde, et va donc l’exprimer différemment avec l’art qui sublime sa réflexion que se soit la danse, le dessin, la peinture, la réalisation, la musique, la poterie, l’art oratoire peut importe.

Un homme et une femme dans un environnement X donné ne vont pas avoir la même sensibilité aux choses qui l’entourent (à cause de leur sexe, de leur vécu, de leur passion etc …) . Pareil pour un homme blanc et un homme noir, pour un homme noir et une femme noire, une femme noire et une femme blanche et même pour une femme noire et une femme noire.

La culture appartient à chaque être humain et de se fait chaque être humain peut s’exprimer dans le monde culturelle. Donc ce n’est pas important c’est logique. Malheureusement c’est l’être humain qui à rendu ça illogique avec l’histoire des Hommes et le rapport de force qui s’est créé au fil du temps.  

Comment vois-tu l’avenir des femmes dans le monde culturel ? 

Maintenant que les mentalités changent, et que le rapport de force dont je parlais est de plus en plus contesté. Que les femmes sont clairement dans « le game » que ce soit dans la réalisation, dans la photo, dans la danse, etc… On a encore du taff, mais le monde commence de plus en plus à entendre nos noms. A reconnaître notre vision. Donc je pense qu’on est promis à un avenir radieux.

Vers quel média pouvons-nous rediriger les lecteur.trice.s pour voir tes clichés ? 

Pour l’instant uniquement mon instagram @moment_de_grace, photo et réalisation vidéo.

En grand merci à Grace de m’avoir fait confiance, pour ses mots et ses photographies de qualités. N’hésitez pas à la suivre sur son compte instagram.

Prenez soin de vous et à bientôt !

Disneyland Paris

26 octobre 2020

Nous avons pu nous rendre dans le parc principal, juste avant le nouveau confinement et la nouvelle fermeture exceptionnelle de Disneyland Paris.

J’avais vraiment envie de voir le parc paré des couleurs d’Halloween, suite à toutes les photographies que j’ai vu passer sur Instagram. Je vous ai d’ailleurs réalisé une petite sélection sur mon compte cinemaetquotidien.

Main street et le château.

Discoveryland

Vue du Disneyland Railroad

Frontiereland

J’espère vraiment que la situation actuelle va s’arranger. Au delà de notre petit plaisir, ce parc emploie énormément de personnes et permet d’attirer des touristes qui aident l’économie du pays.

Alors à bientôt !

19 janvier 2020

Hohoho, à Noël j’ai reçu une place pour Disneyland et les Studios !

Je me suis alors empressée d’en acheter une autre pour mon compagnon. Nous y sommes retourner le dimanche 19 janvier 2020, cette fois-ci durant une journée assez glaciale. Nous sommes restés moins longtemps que cet été, car il y avait beaucoup de monde, cela faisait longtemps que je n’étais pas venu pendant un week-end et je n’avais plus l’habitude. J’ai quand même pris le temps de prendre des photographies et notamment de diversifier les lieux de mes clichés.

La cours de cendrillon:

Ratatouille

Fantasyland

Aventureland

Discoveryland

Walt Disney Studio

Toy-Story Playland

26 juin 2019


Cela faisait un an et demi que je n’avais pas été à Disney et cela commençait à me manquer. Nous y avons été dans les premiers jours de la canicule de cet été 2019. Bien que notre visite eu lieu quelques jours avant du Festival du Roi Lion et de la Jungle, nous avons profiter du parc et de la parade. Je n’avais pas pris mon appareil photo, mais j’ai quand même pris quelques clichés avec mon téléphone que je partage avec vous ici. Les retouches ont été réalisées avec le logiciel Polarr. 

Les classiques !

La parade.

Indiana Jones.

Le train de la mine.

Des morceaux de la fresque dans les Studios.

Ils ont eu la bonne idée de décorer les palissades qui cache les travaux de constructions et/ou rénovations.

Les décors.

Les tasses.

2018

Les photographies « des classiques » en 2018.

 

Photocall de Moana.

Masque dans COCO

Décoration tiré du film COCO

 

Esprit dans COCO

 

2017

Près du train de la mine

Simba et Nala devant le chateau

Chronique d’une professeur des écoles en 2020.

L’année 2020 n’est pas encore terminée, pourtant je pense ne pas être la seule à vouloir vite passer à autre chose. Comme vous avez pu le lire dans mes articles sur mon bilan de ma première année en tant que professeure des écoles,  (partie 1 et partie 2 ici) l’année fût pleine de surprises. Je ne savais pas à ce moment-là, que cela allait continuer.

En effet, le 30 août je ne savais toujours pas dans quel établissement parisien je devrai me présenter pour la rentrée. ce n’est que le 31 août à 18h30 -enfin 20h, car j’ai craqué et je suis partie au cinéma- que j’ai eu la nouvelle. Enfin, seulement le lieu où je devais me rendre… J’ai appris mon niveau de classe – des CM2- en arrivant à 8h. Je récupérais la classe à 8h20…

Cela fait donc presque un mois que j’ai découvert ma classe et mes élèves. Ce n’est pas tous les jours simples, mais je commence à connaître les élèves et à savoir comment mener les apprentissages. Vous pouvez suivre mes tribulations sur les réseaux sociaux notamment mon instagram @cinemaetquotidien.

Je parle beaucoup de mon métier ces derniers temps sur ce blog, je n’oublie pas pour autant la partie cinéma. Seulement, j’ai eu mon le temps d’écrire dessus, et les salles ont été longtemps fermées. Bien sûr, il y a les différentes plateformes, mais j’avoue que je faisais aussi un peu un blocage. Je ne savais plus comment rendre mes pensées et mes avis intéressants, alors j’ai décidé de ne pas me forcer. Je regarde aussi beaucoup de séries, et je trouve cela plus complexe d’écrire dessus. Je vous rassure j’apprécie toujours autant mes visionnages, et je vais surement arrivé à réécrire sur le 7e art dans peu de temps.

Vous n’avez pas vu beaucoup de photographies et de portrait non plus cette année. Une nouvelle fois, le manque de temps, la conjoncture actuelle et une mésaventure informatique n’ont pas aidé. J’ai pu partir dans plusieurs coins de la France cet été, mais j’ai perdu la moitié de mes photographies dans une mauvaise manipulation… Vous pouvez quand même voir quelques clichés de mon séjour à Pornic sur mon compte instagram.

J’ai quand même réussi à mener à bien un projet cette année, en dehors de réussir mon année scolaire – deuxième master mention assez bien- et mon année de stage. Il reste dans le domaine de l’audiovisuel, tout en sortant de ma zone de confort.

J’ai mené à bien trois interviews, avec trois femmes différentes, sur le thème: femmes et culture. Qu’est-ce que cela signifie et implique d’être une femme dans le monde de la culture. Même si j’ai eu beaucoup d’aide technique et humaine, je suis fière d’avoir pu aller déjà au bout de ces trois vidéos et je pense déjà à la suite. En partant de cette idée générale, nous explorons plusieurs autres sujets de société, important aux yeux des femmes que j’ai interrogées.

Je pensais réaliser un article plus long sur ce sujet, mais cela viendra peut-être plus tard. Je ne vous en dis pas plus et je vous laisse avec les liens de ces trois vidéos. Je ferai peut-être un autre bilan à la fin de l’année, comme pour les années précédentes. J’espère avoir le temps de vous offrir d’autres articles d’ici décembre. Je tiens à vous remercier, car à défaut de ne pas poster régulièrement, je vois que le blog vit quand même grâce à vos visites.

Bon fin de week-end et bon visionnage !

 

Mon année de Professeure des écoles stagiaires. Partie 2/2.

Si vous tombé sur cet article par hasard, je vous conseille d’aller d’abord lire la première partie. Dans celle-ci, je me présente et je vous raconte mon début d’année scolaire en tant que Professeure des écoles stagiaire, dans une école maternelle du 13e arrondissement de Paris. J’évoque aussi le quotidien entre la fac, le mémoire et la classe.

Dans cet article-ci, je parlerai des thèmes abordés dans la classe, du confinement et du retour à l’école. Je sais à présent que je suis titulaire de mon statut de professeure des écoles dans l’académie de Paris, mais je ne sais pas encore dans quelle école je vais être, et quel niveau je vais avoir.

Pour rentrer maintenant dans le vif du sujet. À chaque fois que je reprenais la classe, je faisais en sorte de présenter un thème différent aux élèves. Le plus souvent, c’était des thèmes qui se raccrochaient aux dossiers et au mémoire que je devais rendre à l’université. La liste va peut-être vous paraître courte, mais ces thèmes sont déclinés dans plusieurs activités. De plus, cela ne sert à rien de multiplier les thèmes, car les enfants de maternelle ont besoin de temps pour s’imprégner des idées, de les comprendre et les réutiliser. Je précise, je ne cite pas les thèmes que ma binôme a abordé. Je venais dans la classe toute les trois semaines/un mois, pour rester à peu près la même durée. Puis, beaucoup de choses ont changé à l’annonce du confinement.

  • La rentrée et les règles de vie.
  • Les animaux.
  • Les véhicules (préparation pour les sorties au théâtre.).
  • Les fruits et les légumes. (Recette, degustation, peinture Arcimboldo, création d’un recueil)
  • Pat et Mat en hiver (compilations de court-métrage vu au cinéma, bande annonce, autres épisodes).
  • Les sorcières: Hansel et Gretel (deux albums), Rafara-un conte populaire africain (album), Kirikou et la Sorcière (album et film).
  • Le continent africain: Rafara-un conte populaire africain (album), Kirikou et la Sorcière (album et film), Pili-Pili (spectacle).
  • Le corps humain. (motrocité, loto, pantin).
  • Let’s go to the zoo (chanson en anglais).
  • Les aimants.
  • Les loups: Loups tendres et loufoques (compilation de court-métrage vu au cinéma, bande-annonce, making-off), Le petit chaperon rouge (plusieurs albums), Une histoire de Loup (album), Le plus malin (album), Le garçon qui criait au loup (album), Pierre et le loup (album).
Plus malin (Le) | l'école des loisirs

J’ai donc travaillé tous ces thèmes, surtout grâce à des albums, entre septembre 2019 et début mars 2020. Certaines séances dans les thèmes ont mieux fonctionné que d’autres. Pourtant, les moments moins réussis n’étaient pas des échecs n’ont plus, il y a toujours quelques élèves qui apprennent des choses, et cela me permet de mieux préparer ou présenter les prochaines activités. Dans l’article précédent, je disais que certaines activités étaient en « one-shoot ». Ce fut le cas, par exemple, pour la séance de loto du corps humain. Les élèves l’ont expérimenté mi-décembre. Cette activité aurait dû finalement être le résultat de plusieurs autres activités, comme la présentation plus détaillée des règles du jeu et une meilleure présentation des cartes.

Une phrase qu’on m’a surtout répétée à l’école, plus qu’à l’université est: « fais-toi plaisir dans ce que tu leurs enseignes ! ». Au début, c’est un peu compliqué à mettre en place. J’avais le nez collé aux attendus de fin de cycle du programme. Puis, j’ai appris à les décortiquer – ils correspondent quand même à la fin de la grande section – pour les adapter au niveau de mes élèves de petite et moyenne sections. Ci-dessous un exemple d’attendus de fin de cycle, concernant l’oral et l’écrit (mobiliser le langage dans toutes ses dimensions):

Effectivement, plus je m’appropriais le programme, plus je pouvais me faire plaisir dans les thèmes et activités abordées. Un conseil : essayer d’avoir dès le début de l’année les classeurs de compétences et/ou les livrets scolaires. Cela vous permettra d’avoir des compétences plus précises à travailler, et à économiser du temps au lieu de les extraire des programmes.

Passons maintenant au dernier gros tiers de l’année. Le jeudi 12 mars, le soir où le président a annoncé que les écoles fermaient leurs portes aux élèves, le vendredi 13 mars au soir, nous étions en conseil d’école à planifier la fin de l’année : les spectacles, les sorties, la fête de l’école, le périscolaire… J’ai donc été vraiment triste et déboussolé le lendemain. Comment expliquer à des enfants de 4 ans que nous ne savions pas quand nous allions les revoir – je dis nous, je tenais la classe avec ma binôme ce jour-là- et que ce n’était pas des vacances…Avec mes collègues, nous sommes sorties de l’école presque comme un vendredi soir normal. Nous nous donnions rendez-vous le lundi suivant, pour préparer la suite et ranger nos classes, pour une potentiel reprise rapide. Nous connaissons maintenant l’Histoire. Quand les règles ont continué à se durcir le week-end, nous avons décidé de rester chez nous.

Ainsi, comme nous devions de nouveau avoir la classe ensemble, le lundi 16 mars 2020, ma binôme et moi avons travaillé à distance par google document. Nous avons préparé toute une fiche avec plusieurs activités par matière. Puis, après plusieurs réunions en visio avec mes collègues, nous avons décidé d’envoyer des « défis » tous les jours. Les vacances de Pâques sont arrivées et j’ai pu préparer toute la période où je devais avoir la classe. J’envoyais les activités la veille pour le lendemain, pour laisser les parents s’organiser dans leur journée. Voici un exemple de défis que je pouvais envoyer. J’ai adapté la mise en page.

Mercredi 22 avril 2020

Défis du jour:
Aujourd’hui, je vous propose deux défis. 
Les nombres: Comme pour les fleurs, je vous propose un diaporama des nombres de 1 à 10, avec les différentes représentations de chaque nombre. Ouvrez d’abord le diaporama puis lancez le fichier audio si vous en avez besoin. 
Pour les petites sections essayez d’apprendre à compter par coeur jusqu’à cinq, pour les moyennes sections jusqu’à 10. 
Si votre enfant essaye de compter plus loin, laissez-le faire et corrigez-le calmement au fur et à mesure si besoin. 
Un visionnage dirigé: https://youtu.be/DmuF0hz8cW4 regardez ensemble le dessin animée de Disney “Le prince et le pauvre” (26 min). Puis, visionnez-le de nouveau jusqu’à 8 min et 25 secondes (le moment où le Prince déguisé en paysan descend par la fenêtre du château) et posez les questions suivantes: Que c’est-il passé depuis le début de l’histoire ? 
Qui sont les personnages ?  Pourquoi le prince a décidé d’échanger d’habit avec le paysan ?
(Avant cette dernière question, vérifiez que votre enfant ait bien compris que les personnages ont seulement changé leurs vêtements, c’est le prince dans les habits du paysan et le paysan dans les habits du prince.)
Hésitez pas me dire si le thème de la vidéo était difficile à comprendre, que je puisse ajuster pour les prochaines fois.

Comme à notre habitude, nous communiquions beaucoup et avions mutualiser les réponses des parents. Nous n’avions pas beaucoup de réponses, mais celles et ceux qui répondaient restaient assidu.e.s. Les semaines où je n’avais pas la classe, j’avais des cours par visio et je finissais mon mémoire. Le confinement n’a donc pas été des vacances pour les profs (tous niveaux confondus). Pourtant, je vais être très honnête, car j’en ai déjà parlé à mes proches. Je pense que j’aurais fini l’année beaucoup plus fatiguée, et peut-être moins entousiaste, si tout c’était passé comme prévu. En effet, à partir de mars, j’aurais dû enchaîner deux semaines de classe et deux semaines de facs jusqu’à mi-juin. C’est-à-dire que si j’avais été à la fac: la première semaine, j’aurais dû aller en cours, faire les devoirs, les dossiers, le mémoire. La deuxième semaine, pareil, avec la classe à préparer en plus. Puis, quand je retourne en classe : avoir la fatigue physique en plus de mentale, revoir au fur et à mesure le planning, changer des aspects, avec en plus tout ce que j’ai mentionné par rapport à la fac. Je pense que j’aurais beaucoup moins apprécié mes moments en classe…

Avant de reprendre mi-mai dans mon école, je suis allée « bénévolement » dans une école pour m’occuper d’élèves de petite section. J’utilise des guillemets, car j’ai eu la chance de garder mon plein salaire, dû à la continuité pédagogique. Pour cette journée où j’ai été, par choix, dans une autre école, je n’ai pas eu de compensation. Ces dernières commençaient à partir de quatre jours en classe, et malheureusement ce n’est pas comme si je m’étais proposé plusieurs fois…(sans rancune, j’ai pu correctement réalisé tout ce que j’ai cité en amont comme ça).

Le retour à l’école fut spécial, mais je me suis vite adapté. Comme vous l’avez peut-être su, tous les élèves ne sont pas revenus en même temps. Nous avons d’abord accueilli les élèves prioritaires – dû à la profession de leurs parents – puis ouvert petit à petit à d’autres. Ainsi, je n’ai pas repris mes élèves toute suite et je n’ai pas retrouvé ma salle de classe. Avec ma binôme, nous avons demandé d’enseigner aux petites sections, chose qui nous a été accordés. Nous étions normalement au premier étage, et nous avons récupéré la classe au rez-de-chaussée, avec un grand espace devant la classe où le coin peinture et dînette étaient installés. La difficulté de cette reprise était que je ne connaissais pas tous les élèves : comportements, niveaux, difficultés… et qu’iels n’étaient pas là tous les jours. J’en avais maximum dix par jours – distanciation sociale, tu connais – mais cela voulait dire que je faisais presque du cas par cas. Chose un peu compliqué quand on est en début de carrière. Dans les point positifs, le fait qu’iels soient peu, m’a permis de me poser dans les apprentissages et la gestion de classe. J’avais aussi une ASEM avec moi, qui connaissait très bien le métier et le local. Elle m’a donc beaucoup aidé, ce qui fait que je pouvais séparer des élèves en groupe, et travailler soit dans la salle de classe soit dans le couloir. Le fait d’avoir cet espace supplémentaire fut vraiment un luxe que nous n’avions pas avant.

Concernant les activités, nous avons proposé beaucoup d’Arts Plastiques, et nous avons enfin pris le temps de bien découper les activités – voir partie 1/2 -. J’ai eu la chance d’avoir une intervenante du musée Pompidou qui a travaillé avec nous pendant une matinée – voir l’image en tête d’article -. Je leur donnais des jeux de manipulation au levé de la sieste. Nous leur avons aussi fait beaucoup travaillé l’écriture du prénom, remettre des images dans l’ordre, reconnaître des quantités sur des cartes à points… Soit des journées bien remplies.

Tout n’était pas non plus tout rose. Avec les consignes sanitaires, je devais faire attention aux matériels qu’iels utilisaient. Iels avaient une table et du matériel attribués, je devais limiter les jeux sortis, iels ne pouvaient pas se mélanger avec d’autres classes dans la cours, aussi pendant les heures de périscolaires. Les agents de services et ASEM avaient donc double travail, car iels devaient en plus de leurs tâches habituelles, nettoyer le matériel, les vélos, les structures dans la cours. Ces dernières tâches devaient être effectuées entre chaque récrée.

Pour finir l’année, j’ai repris une classe entière le lundi 22 juin 2020. Je dis une classe, car ce n’était pas la classe que j’eu avec ma binôme de septembre à mars,. Une collègue enceinte n’était pas remplacée. Et oui, nouveau rebondissement pour cette année. J’ai décidé de le prendre positivement, comme une nouvelle épreuve, car au lieu d’avoir une petite et une moyenne section, j’ai eu une petite et une grande section – toutes les classes de l’école étaient en double niveau -. Je n’avais jamais enseigné à des grand.e.s. Encore une fois, mes collègues m’ont détendues en me faisant comprendre que je n’avais rien à leur prouver, que nous avions déjà beaucoup fait dans l’année -plus qu’elles espéraient de la part de stagiaires, je pense, sans mauvaise pensée non plus- qu’iels restaient deux semaines et que le plus important était que les élèves se retrouvent et se re-socialisent.

Je me suis quand même assurée que les élèves aient tous les jours plusieurs activités selon leurs niveaux. J’ai appris à travailler avec un nouveau niveau, ce qui ne sera que bénéfique pour la suite. Je me suis aussi fait plaisir ! En travaillant assez largement sur le thème de l’eau, j’ai lu un album d’Arc-en-ciel, les élèves ont pu jouer dans des bassines d’eau avec des objets qui permettaient d’observer le vide et le plein, et surtout, je leurs ai appris une chanson de Moana et iels ont pu voir le film en deux parties. L’album d’Arc-en-ciel m’a permis de travailler sur le partage égal avec les grandes sections. Dans l’album, Arc-en-ciel devait partager ces écailles avec d’autres poissons. Les élèves avaient donc vingt écailles -pions- à partager en cinq, quatre, trois puis deux poissons. Poissons coloriés et découpés en amont, et oui, j’arrivais enfin à lier toutes les activités, victoire !

Arc-en-ciel le plus beau poisson des océans : Arc-en-ciel le plus ...

La fin de l’année fut donc pleine de surprises, de moments de remises en question et de bons moments, nous avons quand même réalisé une petite fête de l’école juste pour les enfants. Avec ma binôme, nous avons reçu beaucoup de compliments de la part de l’équipe, ce qui m’a fait verser une petite larme le soir du dîner de fin d’année.

Merci d’avoir lu mon/mes articles jusqu’au bout ! Celui-ci fut encore long, je me rends compte. Mettre presque toute mon année par écrit me permet de prendre du recul et d’avoir un souvenir pour plus tard. De nouveau, n’hésitez pas si vous avez des commentaires ou des questions. Vous pouvez me contacter sur mon compte insta @cinemaetquotidien.

Passez un bel été et à bientôt !

C&Q

Mon année de Professeure des écoles stagiaire. Partie 1/2.

Pour celles et ceux qui découvrent mon blog pour la première fois : je suis Chloé, j’ai 25 ans et à l’heure où j’écris ces lignes, j’attends mon poste pour la rentrée de septembre 2020. Bien que j’ai eu une année scolaire assez fatigante, j’ai hâte de recommencer. En écrivant cet article, je compte revenir sur les moments forts de cette année 2019-2020, ce qui impose un retour en arrière d’un peu plus d’un an. Cet article sera en deux parties pour qu’il soit moins lourd à lire pour vous, il y a aussi peu d’illustrations, et cela va m’aider à organiser mes idées.

En avril 2019, je passais les écrits de Français et de Maths dans les hangars de Villepinte, proche de l’aéroport Charles de Gaulle. Je les ai réussi et j’ai passé les oraux de sport/éducation civique et de spécialité (histoire) en mai-juin 2019. Le 24 juin, les résultats finaux sont tombés, et j’avais le concours. J’étais d’autant plus fière, car après mon master à la fac, j’avais décidé de préparer ce concours chez moi, avec les cours du CNED. C’est vrai qu’un concours ce n’est déjà pas assez difficile à préparer, ainsi après une bonne scolarité, sans interruption, de la maternelle à ma dernière année de master, j’ai voulu me challenger.

J’ai eu mon secteur, mon niveau et ma binôme – je vais revenir dessus – un peu avant la fin du mois de juillet 2019, ce qui nous a laissé le mois d’août pour nous préparer. Nous allions avoir des petites et des moyennes sections dans le 13e arrondissement de Paris. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’au moment des inscriptions, nous devions choisir : la maternelle ou le primaire, et un secteur. J’avais choisi des maternelles, dans le secteur 14-13-5-6e arrondissements de Paris. Il fallait ensuite prioriser entre le niveau et le secteur, et j’ai choisi de prioriser le secteur, avec le 14e arrondissement en premier. En effet, je ne vis pas dans Paris intra-muros, et c’est pour moi l’arrondissement le plus proche.

Je reviens sur le terme de binôme. Cette année de stage se traduit par – très schématiquement – trois semaines à l’université pour valider le master 2 et trois années à l’école, avec sa classe. Ainsi, quand j’étais sur les bancs de la fac, ma binôme enseignait et inversement. Je ne lui ai jamais assez répété, mais j’ai eu beaucoup de chance de tomber sur elle. Dès que nous avons eu la nouvelle, elle m’a contacté et nous nous sommes tout de suite bien entendues. Tout au long de l’année, nous avons réussi à maintenir cette entente, pour s’encourager dans notre master et dans notre travail en classe. Je tenais à préciser notre relation, car j’ai su que cela n’avait pas été le cas pour beaucoup de nos camarades de fac et que cela rendait le travail en classe assez difficile, à cause souvent d’une communication presque inexistante. Le fait d’être arrivée dans une équipe pédagogique dynamique et bienveillante nous a aussi beaucoup apportée, j’y reviendrai aussi.

Mon année de stage a commencé assez tôt, le 23 août 2019 pour finir le 3 juillet 2020. Alors bien entendu, nous avions les mêmes vacances scolaires que nos collègues, nous n’avions pas de cours à ce moment-là. Enfin, des jours où nous n’étions ni à la fac,ni sur le terrain, car en réalité nous jonglions ces jours-là entre la préparation de cours et les travaux de fac, mémoire inclus. Ainsi, nous eûmes des réunions et des premiers cours à la fac, dès le 23 août, avant de commencer ensemble – ma binôme et moi – trois semaines dans la classe, à partir du 2 septembre 2019.

Comme nous avions une classe à double niveau avec des petites sections, nous avions un ASEM (agent spécialisé école maternelle) avec nous les trois-quarts de la journée. Il -oui c’est un homme- nous a bien aidé toute l’année grâce à son expérience, et nous a guidé les premiers jours. L’école maternelle est souvent décriée et idéalisée, mais une fois dans la salle de classe avec tous les élèves qui arrivent – quelque un.e.s en pleur – qui crient, qui courent et les parents qui te posent pleins de questions, cela donne un peu le tournis et tu demandes si tu as fait le bon choix, spoiler OUI. Encore une fois, grâce à notre entente avec ma binôme, nous avions bien préparé nos premières journées en termes d’activités et de découvertes. Nous nous étions aussi réparti les niveaux, pour ne pas nous laisser déborder. Ce fût une bonne chose au début, mais je trouve que par la suite cela m’a un peu bloqué pour travailler avec l’autre niveau.

Durant ces trois premières semaines, nous avons beaucoup tâtonné. Nous prenions nos marques avec les élèves, avec le matériel de la classe, de l’école, avec les collègues, les parents… Nous travaillons surtout des activités en « one-shoot », sans trop de lien entre elles. Même si nous le pensions, alors que nos activités étaient souvent l’étape finale, voir l’évaluation, d’une séquence. Nous avons appris au fur et à mesure à mieux penser et préparer nos activités, et les réaliser par étapes. Par exemple, en art plastique, nous avons appris à faire réaliser leurs œuvres morceaux par morceaux pour qu’iels aient le temps de s’appliquer dans leurs gestes et dans leurs choix. Nous nous sommes aussi rendu compte que les élèves avaient besoin de beaucoup jouer entre eux, cela nous stressait au début, car nous pensions que nous allions pas réussir à les instruire correctement dès les premiers jours. Tout le monde nous a vite fait déculpabiliser, en nous disant que cela était normal. Qu’il était important qu’iels jouent entre eux et que leur capacité de concentration allait se développer au fur et à mesure.

Nous avons commencé cette première semaine avec des activités que les élèves allaient retrouver tout au long de l’année : comptines, chansons, lecture d’albums, peinture, parcours de motricité, pâte à modeler, apprendre la comptine numérique… Nous adaptions nos pratiques et nos organisations, au fur et à mesure. Par exemple, il n’est pas conseillé jusqu’à fin avril de vouloir faire passer toute la classe en art plastique en 1h30. Les petites sections et certain.e.s moyen.nne.s sont assez lent.e.s dans ce qu’iels font et il n’y a donc pas le temps pour que tout le monde réalise correctement son travail. Ah oui, un conseil : s’obliger à bien écrire les noms partout !!! C’est une erreur que nous avons fait, d’omettre de les écrire systématiquement, ce qui a été problématique en juin pour rendre les travaux. Le mieux, je pense, est de les écrire en amont, et de les distribuer ou/et d’appeler les élèves pour réaliser l’activité.

Nous communiquions beaucoup, avec des documents dans la classe, mais surtout avec un cahier journal que nous tenions sur google drive. Voici un exemple de la manière dont notre cahier journal était construit, avec le planning de la toute première journée.

Lundi 2 septembre 2019

Journée détaillée:

lundi 02/09
08:00Arrivée à l’école, préparation de la classe: sortir les jeux, préparer le matériel, sortir les étiquettes prénoms, se répartir les rôles
08:20 à 08:45Accueil des MS, donner étiquette prénom, la poser au tableau, leur montrer les tables et les coins jeux.
Papier administratif parents.
08:45 à 09:15Pareil avec les PS à partir de 9h, cantine fini 9h15, plus de parents 9h30
09:15 à 9:45Passage aux toilettes, mascotte.
9:45 à 10:15Récréation
10:15 à 10:45Comptine des prénoms, avec la mascotte
10:45 à 11:15Peinture: laisser des traces sur une grande feuille, peinture dans des bacs.
11:15 à 11:20-30Finir de les changer, lavage de mains pour la cantine.
11:30 à 13:30-40Cantine
13:30 à 14:00Sieste PS MS: Préparer les pages de gardes classeurs et cahiers.
14:00 à 14:30Sieste PS MS: Préparer les pages de gardes classeurs et cahiers. Coloriages ou jeux si fini.
14:30 à 15:00Réveil échelonné des PS. Lecture Album émilie, passage aux toilettes.
15:00 à 15:30Récréation
15:30 à 16:00Visite de l’école
16:00 à 16:30Jeux libres.

Suite à ces tableaux, nous notions : ce qui n’avait pas été fait, les remarques et améliorations et les absents. Ce cahier journal était aussi composé de : la liste des élèves, la pyramide des âges, les emplois du temps par périodes de la classe, des APC – activités pédagogiques complémentaires – d’activités hors de la classe, et les compétences par mois. Il est mieux de les séparer par période, mais c’était plus simple pour nous d’avoir des compétences par trois semaines/un mois, la durée où nous étions en classe. Nous mettions aussi sur le google drive nos fiches de préparations, pour que nous puissions suivre ce que nous faisions chacune en classe dans le but de ne pas réaliser de doublons sur un thème. Nos séquences étaient divisées en plusieurs séances, soit sous forme de textes ou sous forme de tableaux.

Dans les nouvelles choses à gérer, nous avons aussi eu la première réunion avec les parents qui est vite arrivée. La directrice nous a aidée à la préparer, et a été présente un peu plus longtemps qu’avec les autres collègues. J’en garde un bon souvenir, en tout cas, nous nous en sommes bien sorties. Puis, nous avons eu les premières visites : la conseillère pédagogique, qui nous a félicité, puis notre maîtresse formatrice – chez qui nous allions réaliser deux stages d’observations dans l’année – et notre tutrice de fac – que nous allions avoir à l’université. Sans trop m’étendre, le courant n’est pas très bien passé avec ma tutrice. Je l’ai trouvé peu compréhensive par rapport à une situation que j’ai vécue ce jour-là, avec un élève qui allait se montrer difficile tout au long de l’année. Le contact fut bien meilleur avec notre maîtresse formatrice -PEMF : professeure des écoles maîtresse formatrice- qui était plus dans l’écoute et avec de vrais conseils.

Le retour à la fac fut rude. Je n’avais plus vraiment l’habitude d’être moi-même élève, le fait d’enseigner me manquait déjà et les cours étaient très denses. Les professeurs, dans leurs discours, remettaient en cause beaucoup de pratiques que nous avions mis en place, sans le vouloir bien entendu. Mon cerveau tournait donc à toute allure, entre l’envie de tout noter et de tout comprendre, réfléchir à comment très vite l’appliquer et prévenir sa binôme sur le terrain pour rapidement rectifier le tire. Les cours que j’ai eu toute l’année sont : Maths, Français, Mémoire, Tutorat. J’ai eu en plus des cours d’Arts Plastiques, de chants et rythmes, EPS, jeux de société (option), anglais, SVT… Tous ces cours étaient tournés vers l’aspect didactique des matières, comment nous devons les enseigner. – selon le Larousse : Science ayant pour objet les méthodes d’enseignement.- Toute la partie théorique, par exemple les termes de grammaires ou encore savoir poser des divisions, étaient à apprendre pour le concours.

Pour terminer sur cette première partie d’article, je vais vous parler de mon mémoire. Quand j’ai repris la classe en main toute seule, le 3 octobre 2019, j’ai appris que nous allions réaliser une sortie au théâtre avec les petites sections et des sorties au cinéma dans le courant de l’année. Cette idée m’a toute suite enchantée, car le sujet de mon précédent mémoire était la mise en place d’atelier cinéma dans des classes de CM2. J’avais travaillé sur la manière dont le temps peut être structuré grâce à des films évoquant de près ou de loin la Shoah. Ce fût donc avec joie que j’ai repris l’aspect « éducation à l’image et part l’image » de mon ancienne formation, pour en faire profiter mes élèves. Suite à ces différentes rencontres artistiques, je réalisais toujours en retour à l’oral pour noter ce que les élèves avaient retenu, comprit et leurs ressentis. Le mémoire fut donc intitulé : « L’oral en maternelle favorisé par le PEAC » – parcours d’éducation artistique et culturelle. Pour enrichir mon mémoire et mes séances de préparation et de retour de ces rencontres, j’ai décidé de travailler avec la méthode Pierre Péroz intitulée : « La pédagogie de l’écoute ». Il s’agit de poser à chaque fois les mêmes questions dans le même ordre, pour que les élèves comprennent bien les sentiments et intentions des personnages, dans le but de mieux comprendre l’histoire. Les questions sont entre autre: « Première partie de notre travail, de quoi vous souvenez-vous ? », « Que voulait X ou Y », « Qu’auriez vous fait à la place de X,Y ». Les questions sont compliquées au début, notamment pour les petites sections, mais il faut persévérer. J’ai réussi à avoir de très bonnes réactions d’élèves, notamment sur l’album de « Kirikou et la Sorcière » en préparant le spectacle de Noël, où l’histoire se déroulait en partie sur le continent africain.

Je m’arrête ici pour cette première partie déjà très dense. La deuxième partie le sera tout autant, car je vais rentrer plus en profondeur sur mes moments en classe, la continuité pédagogique pendant le confinement, et le retour en classe en mai.

Si vous avez des commentaires ou des questions n’hésitez pas. Vous pouvez aussi m’envoyer des messages sur mon compte insta @cinemaetquotidien. En attendant, je vous souhaite un bon été !

C&Q

La trilogie: High School Musical.

Relive the Magic of High School Musical With These Throwback Photos

Cet article aurait dû sortir plus tôt, mais mon quotidien de jeune professeure des écoles parisienne fut bien chamboulé ces derniers temps. Cela reste une trilogie qui sent bon l’été, et il n’est pas incohérent de publier mon analyse en ce début de vacances scolaires.

La plateforme Disney+ est arrivée pendant le confinement, et qu’elle plaise beaucoup ou peu-j’ai été finalement un peu déçu, mais passons- la plateforme a permis de se replonger dans des vieux films ou ceux de notre jeunesse. C’est donc un peu ému que j’ai revu le film du début de mon adolescence et ces suites. Les deux premiers téléfilms sont sorti sur Disney Channel en 2006, puis 2007 et le dernier film fût projeté en salle de cinéma en 2008. Les trois films ont été réalisés par Kenny Ortega (Hocus Pocus, les films Descendants), qui a notamment travaillé avec Michael Jackson, Gloria Estephan, Cher, Madona, ou encore Elton John. Il est aidé par Peter Barsocchini.

Pour vous contextualiser les films, ils ont été réalisés à la même époque que La vie de Palace de Zac et Cody et Hannah Montana. Soit l’âge d’or de Disney Chanel pour ceux et celle qui sont né comme moi au milieu des années 90, je sais mon avis n’est absolument pas objectif ! Petite anecdote, Miley Cyrus fait un caméo à la fin du deuxième film de la trilogie, regardez bien dans la piscine…

TANT DE NOSTALGIE !!! - DISNEY CHANNEL C'ÉTAIT MIEUX AVANT ! - YouTube

Dans cet article, je vais tenter d’aller un peu plus loin que mon simple souvenir d’adolescente, et d’avoir un regard plus critique sur cette trilogie. À l’époque où est sortie cette trilogie, j’avais entre 11 et 13 ans. Je sais que je la regardais plus pour les personnages masculins que les personnages féminins. Chè.r.e.s lecteur.trice.s, qui n’a jamais craqué.e.s pour Troy et/ou Chad ? Le côté musical m’attirait aussi beaucoup à une époque où je regardais en boucle : Grease, West Side Story, ou encore la Mélodie du Bonheur.

Il y avait bien 6 à 8 ans que je n’avais pas regardé ces films. Avec le recul, je me rends compte que les personnages féminins sont assez effacés. Je trouve que nous voyons plus Chad (Corbin Blue) que Gabriella (Vanessa Hudgens). Même si cela reste une trilogie de film romantique, ils sont aussi une ode à la fraternité et à la masculinité, comme nous le montre les chansons autour du basket ou la chanson « The boy are back », dans le troisième volet. Cette séquence digne d’un vidéo clip est emprunt de nostalgie, mais est aussi pleine d’injonctions sur ce que doit être un homme. Attention, je ne pousse pas à l’extrême, en disant qu’il s’agit de masculinité toxique. Le scénario est écrit pour être centré sur des jeunes adolescents et les interrogations sur la masculinité. Surtout, les masculinités et la masculinité toxique n’étaient pas autant approfondies que maintenant.

Nous ne devons pas oublier que ces films ont été tourné au milieu et à la fin des années 2000, et que nous sommes sur Disney Channel. Un monde d’ado, assez blanc et très hétéro, fantasmé par le puritanisme. Où des adolescents de 17 ans mettent deux films de plus d’une heure trente – soit quasiment un an dans la timeline- pour se pécho et encore cela ne dépasse pas les baisers chastes.

Nous avons surtout dans cette trilogie, l’évolution des personnages masculins. Enfin l’évolution…

Les films évoluent en qualité chorégraphique, mais les seuls personnages qui semblent gagner en maturité sont Troy Bolton (Zac Efron) et Ryan Evans (Lucas Grabeel). Troy se retrouve à devoir choisir entre la notoriété et ses ami.e.s, entre le basket et la scène. C’est à dire entre plusieurs universités dans le dernier volet. Cela donne des chansons et chorégraphies plutôt intéressantes comme « Bet on it » dans le deuxième volet et « Scream » dans le troisième. Ryan Evans va de plus en plus s’affirmer dans son talent de danseur et de chorégraphe, en réalisant par exemple le spectacle dans le dernier film. Il s’émancipe de sa soeur Sherpay (Asheley Tisdale) pour poursuivre ses rêves. Je trouve intéressante cette inversion de rôle, car ici, c’est le personnage masculin qui sert de faire-valoir.

Sharpay Warm Up GIF - Sharpay WarmUp High GIFs

Pour passer à présent aux personnages féminins, je trouve que Sherpay Evans est la plus intéressante. Même si elle reste dans le cliché de la blonde méchante et quelque peu stupide, ressemblant parfois à Paris Hilton ou parfois à Lady Gaga ou Kesha, je trouve que c’est le personnage féminin avec le plus de relief et d’énergie. Ces chansons en solo ou en duo sont hilarante et plus travaillé que les passages de Gabriella. Je pense notamment à « Bop to the top » dans le premier film, « Fabulous » et « humuhumukunukunuapua’a » dans le second et « I want it all » dans le dernier.

Elle fait partie de ces personnages clichés des teen-movies que nous adorons détester, comme Régina George dans Lolita malgré moi. Sherpay est un personnage qui sait ce qu’elle veut dès le début. Elle veut la gloire, chanter, être sur scène, en faire carrière. Ah oui, sortir avec le mec le plus populaire, ici Troy Bolton, pour être élu reine du bal. Pour résumer, pleins d’aspects souvent plébiscités chez les hommes. Ils doivent avoir de l’ambition et surtout écraser la concurrence par tous les moyens. Ce qui peut mettre dans la tête des jeunes filles que si tu donnes tout pour y arriver, tu devras forcement faire ou dire des choses méchantes, devenir une mauvaise personne.

Regina George GIF - RachelMcAdams Blonde Kiss GIFs

Je ne dis pas que les autres personnages féminins du film n’ont pas de caractères ou d’ambitions, bien au contraire. Je pense par exemple à Kelsi (Olesya Rulin) la pianiste, Martha (Kaysee Stron) qui rêve de danser et la superbe madame Darbus (Alyson Reed), qui est leur professeur de théâtre pendant les trois volets. Mais le scénario se fait beaucoup plus discret sur leurs succès. Il va rester trois secondes chronos sur la victoire du club de Science de Gabriella et Taylor (Monique Coleman) font partie, mais les Wilds Cats sont célébrés en chanson pendant toute la trilogie.

Pour rester sur le personnage de Gabriella, même si c’est un petit génie comme il est dit, et qu’il est notable de la présenter dans un club de science, elle va quand même à l’université qui lui est assigné par sa mère dès la naissance. Elle ira à Standfort faire du droit. Je conçois que le droit reste un milieu assez masculin. Il aurait été plaisant de la laisser hésiter avec une fac scientifique, dans une socité, qui encore plus à l’époque, où les jeunes filles sont peu poussées vers ces carrières. Gabriella a aussi peu de relief, de mon point de vu, si je l’a compare par exemple à Sherpay ou madame Darbus. Un des seuls moments où Gabriella semble se réveiller et prendre une décision, est quand elle décide de rester encore un an dans leur ville pour rester proche de Troy. Ce qui donne l’impression qu’elle cherche la facilité. J’admets que le cas des étudiant.e.s et couples qui se forment au lycée aux Etats-Unis est plus compliqué. Les facs sont souvent à des milliers de kilomètres l’une de l’autre, je peux donc quand même comprendre un peu son hésitation. C’est Troy qui l’a fait changé d’avis, dans ce que je pourrai qualifier de geste le plus féministe du film. Il demande d’accomplir ses rêves, même si je dirai le destin qui lui a été tracé, et d’aller dans cette fac. Cela va d’ailleurs tourner aux désavantages de Troy, car elle ne va plus vouloir revenir ensuite. C’est aussi Troy qui va changer ses plans d’avenir en choisissant d’être dans une université plus proche de celle de Gabriella. Enfin aussi, parce qu’elle allie le Basket et les Arts.

Malgré cette fin de troisième volet plutôt à l’avantage de Gabriella, je trouve qu’elle est souvent utilisée comme faire -valoir, un détail pour pimenter la vie de Troy. Les films tournent essentiellement autour de lui, et selon moi le second personnage du film est Sherpay et non pas Gabriella. Je trouve que cette dernière est juste un prétexte pour déclencher la passion de Troy pour la scène et de le faire douter.

Je suis assez dur avec les personnages féminins, mais malheureusement le scénario ne leur laisse pas beaucoup de place. Je pense par exemple aux mères des personnages qui apparaissent peu et dans des scènes pas toujours flatteuses. De manière générale, les personnages féminins de la trilogie sont peu ou mal écrit, ou sont des clichés ambulants -les hommes aussi, je sais- qui ne poussent pas les femmes à vouloir se dépasser.

Malgré mes critiques et analyses, j’ai été contente de me replonger dans cette trilogie. Je me suis rendu compte que certaines scènes ou airs étaient toujours dans un coin de ma tête. C’est aussi un bon témoignage du type de film qui pouvaient être produit dans les années 2000 aux États-Unis. Je précise le lieu, car en 2007, année du second volet, sortait la série Skins, de Jamie Brittain et Bryan Elsley, tournée et produite en Angleterre avec un casting anglais. C’est une série beaucoup plus sombre sur le quotidien des adolescents et avec des personnages féminins plus complexes. La série Sex Education -moins trash certes, mais dans la même idée- pourrait en être sa petite soeur.

Si vous aimez l’ambiance lycée, romance et comédie musicale, je ne peux que vous conseiller de voir ou revoir la série Glee, diffusée un an après le dernier High School Musical. Bien qu’il y ait des défauts de traitements de certains sujets et que beaucoup de scandales viennent entacher cette série, elle aborde des sujets importants, comme la grossesse chez les adolescentes, la mort et l’adoption dès la première saison. Même si la dernière saison est celle de trop, les personnages évoluent au fil de la série, chose qui -encore une fois- est peu visible dans la trilogie High School Musical. Toutes les séries sont disponibles sur Netflix, et une série High School Musical est disponible sur Disney +, mais je ne l’ai pas encore regardée.

Glee

Je clos cet article en vous conseillant dans regarder la vidéo de Zoétrope (lien à la fin de l’article) sur les teen movies, qui donnent énormément d’explications claires sur ce genre. J’espère que cette analyse vous a plus et qu’elle n’a pas trop cassé de mythe !

N’hésitez pas à me laisser un commentaire ou à me suivre sur les réseaux @cinemaetquotidien.

Bonne fin de semaine !

Un trailer bien moche dans la qualité de l’image, pas du tout officiel je pense, mais qui donne un bon aperçu du film, à la différence d’autres trailers.

Vidéos: Zoetrope, puis les bandes annonces des trois films. Toutes les vidéos de cet article viennent de youtube. Images: la photo de Disney Channel vient d’une miniature d’une vidéo youtube « tant de nostalgie!!!- Disney Channel, c’était mieux avant ! Les Gifts viennent de Tenor.

Comment je vis mon militantisme.

Chèr.e.s lecteur.trice.s,

Sachez que cela fait deux heures que j’essaye de surmonter le « syndrome de l’imposteur ». Même avec une page d’article ouverte, j’ai : lu un article, changé le thème de mon blog, je me suis préparée un goûter, étendue une machine et enfin, j’ai décidé de taper des mots sur mon clavier.

Pourquoi ce « syndrome » ? Vous n’êtes pas sans savoir que George Floyd, un américain noir, a été étouffé par un policier pendant une arrestation. Cela a donné lieu, et c’est logique, à une vague de protestations et d’actes militants. Je ne me sentais pas légitime pour parler de ce sujet, en tant que personne non-racisée, mais j’ai décidé de tourner cela autrement. Je décide d’ailleurs de sortir cet article non le jour de son écriture – mardi 2 juin 2020-, mais aujourd’hui. J’ai voulu laissé la voix aux personnes directement touchées par cet acte de violence pendant cette journée de #blackouttuesday.

ATTENTION: Je ne dis pas que ces personnes ne doivent pas s’exprimer le reste du temps -comme par exemple pour les femmes, ou encore les personnes de la communauté LGBTQIA+, qui ont des journées de représentations, mais qui ont le droit de parole à pleins temps- mais je considérais important de me retirer ce jour-là.

Une manifestation devait avoir à Paris, devant le palais de Justice dans le 17e arrondissement, pour rendre justice à Adama Traoré, aussi mort étouffé par un policier et dont la famille subit des attaques. A l’heure où j’écris ces lignes la manifestation se voit interdite et je ne sais pas comment cela c’est déroulé. (update en fin d’article).

Avec cette information, j’en arrive à mon premier sujet. Je suis désolée si mon propos fâche certaines personnes, mais je n’arrive pas à aller manifester sauf à de rares occasions. Je n’ai pas participé aux blocus de mon lycée et de ma fac, et je n’ai pas été dans Paris manifester pour les différentes réformes des dernières années. Les seules manifestations, ou plutôt marches auxquelles j’ai participé sont: pour Charlie Hebdo, une marche des fiertés, les deux marches Nous toutes, et dans ma ville cet hiver contre la réforme des retraites. Je précise marche, car je trouve que les mots comptent, je trouve que cela sonne plus pacifiste. Je pense que vous avez compris mon cheminement. En effet, j’ai peur de la réaction des gens dans les manifestations, et surtout, surtout de la réponses des forces de l’ordre. Même si pour certaines personnes cela peut être un non-argument, je n’ai jamais eu honte de le dire, n’en déplaisent à ceux et celles qui se sont acharnés sur Camélia Jordana, pour avoir dit la vérité. Je n’ai pas peur à cause de la couleur de ma peau – j’ai des origines qui font que je suis légèrement typée, mais j’ai la peau blanche et j’ai de plus en plus conscience de ce privilège- mais j’ai peur à cause de mon genre, ma taille et mon poids (femme, 1m53 et 48kg) qui peuvent faire de moi une cible facile, quand les forces de l’ordre décident de taper dans le tas.

Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas ou peu, vous vous demandez donc comment je milite, et bien j’utilise ma voix, les réseaux sociaux et mon nouveau métier, entre autre. Je vais vous détailler cela petit à petit. Tout d’abord, j’essaye d’être clair dans mes combats et bien que je puisse m’exprimer je fais de plus en plus attention à ne pas prendre la place des personnes concernées quand elles sont en capacité de se défendre ou de se faire entendre.

Ma voix, car je veux au quotidien défendre mes idées et celles et ceux dont leurs combats, leurs orientations ou modes de vie sont moqués, quand iels ne peuvent pas se défendre. De plus, ma voix me permet de développer certaines de mes idées, notamment à travers le podcast Sorociné Podcast – un podcast féministe sur les représentations féminines au cinéma- dans lequel je me suis régulièrement exprimée ces dernières années. Même si je crie rarement dans la rue, je sais que j’ai d’autres moyens d’être entendue, et selon moi, d’une meilleure manière. Sans vouloir être dans l’injonction mais dans le conseil, si vous sentez que vous devez prendre la parole faîte-le ! Cela pourra surement désamorcer des situations et au mieux éduquer les gens.

Pour rester sur la question de l’éducation, je vois de plus en plus que les personnes qui subissent des discriminations en ont assez de devoir éduquer les gens à être ouvert d’esprits et compréhensifs. Je pense dans le sens où la personne n’avez absolument pas envie de parler de cela maintenant et de cette manière, mais dites-moi si je me trompe. Je ne suis pas toute blanche, en effet, je comprends maintenant ce résonnement, et je m’oblige à aller chercher les informations par moi-même. Pour cela les réseaux sociaux sont une mine d’or. Je me les approprie à l’heure actuelle de plus en plus dans ce sens, avec les comptes que je suivais ou que je découvre.

J’écrivais de laisser les personnes concernées s’exprimer et je trouve que les réseaux sociaux sont un bon outil pour cela. Attention, les propos qui suivent sont de l’auto-promotion. C’est ce que j’ai mis en place hier notamment dans ma story. Je n’ai pas voulu m’exprimer directement sur le sujet de la mort de George Floyd, mais en relayant des propos de personnes racisées. Aussi de célébrer les personnes noires, ou qui mettent en avant ces personnes, comme des acteur.trice.s par exemple. De plus, je tiens depuis peu un nouveau compte instagram qui se nomme @elle.s.projet. Je mets en avant, en essayant au maximum de ne pas parler à leurs places, des femmes qui ont toutes un rapport avec la culture artistique. Elles ont chacune pu donner des propositions de lectures, visionnages et d’écoutes. Je relaie aussi des posts ou story de leurs comptes persos pour mettre en lumière leurs travaux sans déformer leurs propos. Pour conclure sur cette idée, je pense que les réseaux sociaux sont un bon moyen pour militer, s’informer et s’éduquer.

J’évoquais plus haut que je pouvais militer grâce à mon métier. Je vais nuancer mais vous allez comprendre. Je suis professeur des écoles en maternelle, bien que cela soit ma première année d’enseignement, j’ai déjà pu constater certaines choses que je trouve non approprié, chez ces jeunes enfants. La manière dont ils se parlent, des propos, des actes sur le corps de l’autre. Je suis convaincue que les enfants peuvent comprendre et enregistrer ce qu’on leur dit quand il s’agit de consentement – ne pas toucher les cheveux, ou les vêtements de l’autre sans sa permission-, de politesse -apprendre à s’excuser-, ou de propos sexiste -le rose c’est pas pour les garçons-. Bien sûr, c’est aussi dans mon comportement, mes actes et propos que je peux faire passer le message. Un exemple que j’ai encore en tête est pendant une lecture de l’album Disney Blanche-Neige. Je me suis permise par moment de stopper ma lecture pour contredire certains propos ou actes des personnages. Alors bien entendu, j’ai grandit aussi avec ce genre d’histoire et j’arrive à prendre du recul et à me déconstruire, mais parce qu’on m’a aussi appris à le faire. Alors bien sûr que je n’apprends pas aux élèves des slogans pour aller manifester dans la cours, comme l’éducation sexuelle et des genres n’apprends pas aux élèves à se masturber (oui, oui je l’ai lu et entendu cette bêtise), mais plutôt de leur faire prendre conscience dès le plus jeune âge -mes élèves avaient entre 3 et 4 ans- que les mots et les actes ont des conséquences.

Ces dernières jours, beaucoup de post instagram donnent des idées pour justement militer sans aller en manifestations. J’espère que cet article vous à aussi donné des clefs. Il est surement naïf, mon militantisme et mes arguments peu aboutis pour certains.ne.s, mais il faut aussi se décomplexer. Bien que je considère qu’il n’est moralement pas possible de se taire constamment, nous avons aussi le droit de choisir nos manières de militer, de vouloir faire des pauses, de ne pas pouvoir être partout en même temps. Les IGTV de @toutestpolitique en parle d’ailleurs très bien.

UPDATE: la manifestation pour rendre justice à Adama Traoré a bien eu lieu. Selon les images que j’ai vu et des retours de personnes sur place, elle s’est assez bien déroulée. Sauf bien entendu les forces de l’ordre qui ont décidé de gazer la fin du cortège. Est-ce que je regrette de pas y être allé ? Un peu, mais j’avais eu une discussion autour de « l’injonction » à aller manifester avant la deuxième marche Nous toutes, et c’est aussi pour cela que j’ai écrit cet article. Pour montrer comment je soutiens les causes qui me touchent à ma manière.

J’espère que cet article était cohérent, n’hésitez pas à me donner votre avis, je suis ouverte aux discussions constructives et aux conseils en commentaire ou en message privée sur les réseaux.

Je vous souhaite une très bonne fin de semaine, faîtes attention à vous !

C&Q

Interview de Flavie, du groupe « Flavie et les garçons ».

En lançant ma page instagram @elle.s.projet, j’ai souhaité donner la parole à des femmes de ma génération qui ont décider de s’investir dans le monde de la culture. Rien de mieux que la musique pour démarrer un nouveau projet. Je vous propose donc l’interview de Flavie, que j’ai déjà eu l’occasion de voir sur scène, et dont la volonté et l’énergie était débordante.

Bonne lecture et n’hésitez pas à nous suivre sur instagram et à partager notre travail !


Parle-nous de ton parcours; scolaire, professionnel :

J’ai passé un bac économique et social, puis je suis entrée en licence de droit à La Sorbonne. Je suis actuellement en deuxième année. J’ai toujours été bonne élève à l’école, certainement parce que je suis très curieuse. Depuis la fin du lycée, j’alterne entre études de droit et musique. Ce qui n’est pas tous les jours évident car ces deux projets demandent énormément d’investissement mais je sais que le travail finit toujours par payer.

Comment et pourquoi le groupe « Flavie et les garçons » a vu le jour?

Le groupe a vu le jour car j’étais arrivé au bout de ce que j’étais capable de faire seule. J’avais besoin de musiciens pour réellement habiller mes textes et mes mélodies. Aujourd’hui le groupe existe uniquement sur scène mais la production artistique se fait uniquement entre mon guitariste / producteur et moi même.

Peux-tu me parler des clips « ANA » et « Ne me touche pas » ?

« ANA » est mon premier titre, auquel on a ajouté un clip. C’était un titre qui me tenait particulièrement à cœur, car c’est réellement pour moi le passage d’une passion à un travail avec une équipe. C’était un tournage avec toute une équipe de production, ce qui était millimétré et vraiment riche. A l’inverse le clip de « Ne me touche pas » a été réalisé par un ami, en petit comité avec toutes les galères qui s’y rapportent mais se fut également une expérience inédite et enrichissante. L’idée de « Ne me touche pas » était réellement de mettre des paroles « crues » sur une musique énergique.

Comment s’est passé l’enregistrement de votre chanson « Lettre d’amour » ?

« Lettres d’amour » est notre dernier single, on a totalement changé de mode opératoire. Après un premier EP sur lequel on avait passé beaucoup de temps, on a eu besoin d’évoluer sur la manière de travailler. Du coup, on a passé une journée assis face au bureau, à écrire des paroles, faire une instrumentale et enregistrer, tout en s’amusant. C’est un morceau qu’on a enregistré dans la légèreté contrairement au premier EP qui traitait de thématiques beaucoup plus lourdes. Donc concrètement « Lettres d’amour » a mis une journée à voir le jour contrairement au premier EP, qui lui, a mis deux ans.

Cette chanson est disponible sur toutes les plateformes de téléchargement !

Qu‘elles sont tes inspirations musicales, et/ou inspirations en générale ?

J’ai une vraie admiration pour Amy Winehouse, et Lady Gaga. J’aime les femmes puissantes et écorchées. Je m’inspire beaucoup des musiques d’autrefois, quand on entendait encore de vrais instruments … Pour écrire c’est simplement la vie et ce que j’ai la chance, parfois la mal chance, d’expérimenter, qui m’inspirent. Au niveau des sonorités de mes morceaux, je laisse mon musicien assez libre, vu qu’on se connait bien, il sait exactement ce que je peux en attendre.

Pourquoi, selon toi, est-il important qu’il y ait des femmes dans le milieu de la culture ?

Tout simplement parce que la culture est censée nous représenter et que jusqu’à preuve du contraire on est pas mal de femmes sur cette terre. Plus sérieusement, je suis vraiment heureuse que les femmes soient aujourd’hui beaucoup plus mises en avant qu’avant. Mais je suis sure qu’on peut encore faire mieux ! C’est important de se sentir représentée pour se retrouver dans ces projets culturels et élargir nos horizons.

Comment vois-tu notre place dans les années à venir et le monde de la culture en général ?

J’ai bon espoir que les choses s’équilibrent réellement dans les années à venir et qu’une femme ai autant sa place qu’un homme dans le milieu de la culture, mais aussi dans tous les milieux qui l’intéresseront. J’ai l’impression, un peu navrante, qu’on perd de notre culture à l’air d’une hyper connexion, de tous, à des profils idéalistes. On est un peu tous devenu des produits, ce que je trouve regrettable. J’aime l’idée qu’on soit tous des pièces uniques. J’aimerais énormément que les gens utilisent les réseaux pour partager des choses qui leur sont propres et pas uniquement pour regarder combien de followers ou combien la vie des autres est « plus intéressante ».


Nous vous remercions chaleureusement d’avoir lu cette interview jusqu’au bout. N’hésitez pas à aller sur la page instagram de @flavie.lesgarcons et d’écouter leurs morceaux !

Golfe du Morbihan- Bretagne

Bonjour à toutes et à tous, et une très bonne année. Merci de continuer à me lire et à me suivre, et bienvenue aux nouveaux⸱elles. J’ai passé la fin de l’année 2019 et le début de l’année 2020 dans le Golfe du Morbihan, avec un petit périple passant par Vannes, la plage de Pen Lan à Billiers, la ville Le Palais et la Citadelle Vauban sur Belle-Île-en-Mer. Nous n’avons pas pris la voiture pour nos quelques jours sur l’île, ainsi par soucis de place, je n’avais que mon téléphone et mon polaroid pour réaliser mes clichés. Je suis plutôt satisfaite du résultat, et je vous en ais fait une petite sélection.

Le coucher de soleil sur la plage de Pen Lan – Billiers.

Le Palais – Belle-Île-en-Mer.

Si vous rester seulement dans cette ville pour un long week-end, la voiture n’est pas nécessaire. Notre appartement était proche de l’embarcadère et du centre ville,et nous aurions perdu plus de temps à vouloir réaliser les trajets en voiture. En effet, le trafic autour de notre location était un peu chargé entre les voitures de locaux et des touristes, part sa situation évoquée ci-dessus. Cela s’apaise dès que vous sortez de la zone pour vous promener. Le centre-ville est agréable, à l’exception des enceintes qui diffusent une musique d’ambiance dans les rues, j’ai trouvé ça rigolo dix minutes…, et j’ai observé la même chose dans la vieille ville de Vannes. Si vous pouvez m’éclairer sur cette pratique…. Les bars et restaurants semblent assez accessibles. Nous avons testé deux bars où les consommations sont peu chères et les lieux agréables, dont un se nommant Le P’tit Clapot où un verre de blanc est à moins de 5 euros ! Nous avons pu faire de jolies balades sur les falaises derrière la Citadelle Vauban que je détaillerai par la suite.

La Citadelle Vauban – Le Palais – Belle-Île-en-Mer.

Nous avons visité le musée de l’Histoire de Belle-Île abrité par la Citadelle Vauban, les chemins de rondes et quelques bâtiments. Le musée n’est pas trop long et les explications claires. La balade a l’intérieur des remparts est agréable, surtout par temps dégagé. Il y a une belle vue sur le ville de Le Palais, sur la campagne environnante, sur la mer avec le continent au loin.

Le port de Vannes de nuit.

Polaroid

J’espère que vous avez appréciés ces photographies et que cela vous a donné envie d’aller faire un tour dans le Golfe du Morbihan, qui n’a rien a envier aux paysages et à la gastronomie du reste de la France.

A bientôt et kenavo !

Les Misérables

Réalisé par Ladj Ly et sorti le 20 novembre 2019.

5 prix à Cannes dont le Prix du Jury et représentera la France pour Les Oscars 2020 dans la catégorie du meilleur film international.

Le titre du roman de Victor Hugo n’est pas choisi pas hasard quand nous savons les liens entre la ville de Montfermeil (93047) et l’auteur. Il n’est non plus utilisé par opportunisme, car le réalisateur montre bien, dans son premier film, la pauvreté des habitants du quartier « Des Bosquets ». Ceci est bien résumé dans le dossier pédagogique réalisé par leur distributeur Le Pacte:

[…] le film de Ladj Ly n’en est pas moins hugolien dans son ambition de saisir à bras le corps la France d’aujourd’hui et d’ausculter ses « misères » (titre initialement envisagé par Hugo). En suivant la journée d’un trio de policiers de la BAC patrouillant dans la cité des Bosquets de Montfermeil, Les Misérables montre la fragilité du lien social gangréné par la pauvreté, le désengagement de l’État, le racisme et le communautarisme…

La grande réussite du film (saluée par un Prix du Jury au dernier Festival de Cannes) est de ne jamais sacrifier à son indéniable souffle narratif (le film est haletant de bout en bout) la complexité du réel : le film prend le temps de donner une épaisseur à ses personnages et de montrer que, comme le disait Jean Renoir, « chacun a ses raisons ».

Nous suivons Damien, qui débarque de Cherbourg, dans sa première journée avec ses nouveaux collègues de la BAC. Le premier, Chris, utilise son pouvoir a mauvais escient, comme le démontre ses scènes de colères, de racismes et de comportement pervers. Concernant le second, nommé Gwada par Chris, nous comprenons vite qu’il est perdu dans son métier.

Pour reprendre la fin de la citation ci-dessus, chacun semble avoir des raisons de se méfier des autres. Le film présente une réelle tension. Tout d’abord, du côté de la BAC la tension est présente dès le début. Elle va monter d’un cran quand ils apprennent qu’un lionceau à été volé à des forains (la fameuse famille Lopez). Puis encore une fois quand un des trois protagonistes tire sur un enfant et qu’ils ont été filmés par un drone. Toutes les scènes avec les enfants sont violentes pour dénoncer la manière dont la BAC agit dans les cités. Suite à cette action, la tension monte maintenant du côté des jeunes et de ceux qui tiennent le quartier. La tension est à son comble à la fin du film où le réalisateur nous laisse sur une fin ouverte très éprouvante.

En plus de décrire une journée dans la peau de la BAC dans un quartier difficile, le réalisateur expose les actes de vengeances des jeunes de la cité face à tous les adultes qui les malmènent.

Tous les pronoms ici sont délibérément masculins. Il y a très peu de femmes dans ce film. Elles ont souvent qu’une seule scène de dialogue et ne reviennent plus par la suite. Pourtant ces scènes permettent de montrer deux choses.

La première est la manière dont la BAC se comportent avec elles. Un passage fort du film est: le contrôle effectué par Chris de trois jeunes filles à un arrêt de bus. Il abuse de son statut d’homme adulte et du statut de son métier face à des adolescentes non-blanches qui fumaient un joint. Il commence notamment à réaliser une fouille au corps sur une des trois, et lui spécifier « qu’on est en état d’urgence, je pourrai te mettre un doigt dans le cul si j’en ai envie ». Il les insulte et casse leur téléphone pour continuer à les violenter sous le regard effaré de Damien.

Le deuxième aspect qui est présenté dans ce film, est que ce quartier est un territoire d’homme. Les femmes ne sont pas présentes dans les prises de décisions pour essayer de dénouer l’affaire du drone ou du lionceau. Ce ne sont pas elles qui « tiennent » la quartier. Elles sont aussi dans un mimétisme des comportements des hommes, comme nous pouvons le constater quand trois jeunes filles viennent faire du chantage au propriétaire du drone qui les filmaient chez elles.

Pour finir cet article voici une autre citation du dossier pédagogique où le réalisateur Ladj Ly explique la genèse du film. Une fois de plus, je vous invite fortement à voir ce film.

Tout ce qui est dedans est basé sur des choses vécues : la liesse de la Coupe du monde évidemment, l’arrivée du nouveau flic dans le quartier, l’histoire du drone… Pendant cinq ans, avec ma caméra, je filmais tout ce qui se passait dans le quartier, et surtout les flics, je faisais du « copwatch ». Dès qu’ils débarquaient, je prenais ma caméra et je les filmais, jusqu’au jour où j’ai capté une vraie bavure. Dans le film, l’histoire du vol du lionceau déclenchant la colère des Gitans propriétaires du cirque est également vécue… J’ai
voulu montrer toute la diversité incroyable qui fait la vie des quartiers.

Citation: Dossier Pédagogique Le Pacte Image: Le Pacte et Allociné Vidéo: Youtube.